She's | 16 Jul 2019

She’s a legend – Katharine Graham

Un hommage à l’éditrice légendaire du Washington Post.

TEXTE : Roland Rödermund

Pendant longtemps, ce sont Carl Bernstein et Bob Woodward qui ont été célébrés pour leur rôle dans l’affaire Watergate. Cette année, le film de Steven Spielberg Pentagon Papers a rendu justice à sa véritable héroïne. À notre tour, nous rendons hommage à Katharine Graham.

Parfois, quelques secondes peuvent changer le cours d’une existence. La décision la plus importante de la vie de Katharine Graham l’a transformée en légende : elle a autorisé la publication des « Pentagon Papers », qui aboutiront plus tard à la chute du président américain Richard Nixon. Cette année, Steven Spielberg a porté à l’écran l’histoire du courage de cette femme, avec Meryl Streep dans le rôle principal.

 

En tant que jeune rédactrice, Katharine Graham, silencieuse et réservée de nature, s’est d’abord occupée au Washington Post de sujets relativement superficiels. Son père, qui avait acheté le « Post » aux enchères en 1933, a préféré confier sa succession à son mari Philip Graham, entrepreneur dans le domaine des médias. Une tragédie familiale marqua un tournant dans cette histoire. Phil se tua d’une balle en 1963. À 46 ans, Katharine est devenue l’éditrice du « Post », contre l’avis de ses amis les plus proches et malgré ses propres doutes. Elle ne pensait pas être à la hauteur d’une telle tâche. Le courage dont elle a fait preuve lorsqu’elle a entamé un combat apparemment sans espoir contre le 37e président des États-Unis est d’autant plus impressionnant.

Katharine Graham

Née le 16 juin 1917 à New York City
sous le nom de Katharine Meyer
† 17 juillet 2001 à Boise, Idaho

« On imprime ! »

« On imprime ! » fut son ordre, donné au téléphone sur un ton décidé après de nombreuses nuits blanches, lorsqu’elle décida en 1971 de tout de même publier les communications strictement confidentielles du ministère de la défense sur le déroulement de la guerre du Vietnam. Elle n’avait pas cédé, même après que le tribunal en avait interdit la publication au New York Times. Katharine Graham encourait la prison pour avoir rendu publiques ces informations, ce qui aurait sans doute marqué la fin de l’entreprise familiale. C’est sa foi inébranlable dans la liberté de la presse, en danger à la fin des années 1960 aux États-Unis, qui a poussé Katharine Graham à prendre cette décision.

 

L’icône de Spielberg

Magnifiquement mise en scène, parfaitement incarnée : le réalisateur Steven Spielberg érige avec son film un monument hollywoodien en hommage à Katharine Graham, l’héroïne secrète du scandale de Watergate. Dans le rôle principal : Meryl Streep, au mieux de sa forme.