She's | 1 Aug 2019

« La destination ? La pampa, toujours ! »

Hors-piste avec Ellen Lohr

PROPOS RECUEILLIS PAR : EVA DOROTHEE SCHMID // PHOTOS : KAVA GORNA

Ellen Lohr, seule femme victorieuse du championnat allemand de voiture de tourisme (DTM), a suivi le Rallye Dakar 2018 avec une casquette inhabituelle : celle de reporter au volant d’une Classe X. Elle nous rapporte de fabuleuses impressions d’Amérique du Sud.

À Lima, rien que le trajet en taxi de l’aéroport à l’hôtel est une aventure

Il me faut une heure pour parcourir cinq kilomètres. Le trafic est encombré partout, parce que dix voitures essaient d’avancer côte à côte sur trois voies. C’est ici, dans la capitale péruvienne, que commence la 40e édition du Rallye Dakar.

 

Plus de 300 véhicules participent à la course

Des voitures, des camions et des motos. À cela s’ajoutent les véhicules de soutien, auxquels appartient notre Classe X. En deux semaines, je vais traverser le Pérou, la Bolivie et l’Argentine. Nous avons 10 000 kilomètres devant nous entre déserts, montagnes et steppes par des températures allant jusqu’à 45 degrés !

 

À travers les dunes

La première étape est un trajet interminable à travers des dunes de sable, loin des routes. À un moment, nous sommes bloqués dans le sable, car nous étions trop paresseux pour retirer de l’air des pneus au préalable. Quatre locaux nous aident à dégager le pick-up. Cela semble absurde, mais ce n’est que dans ces moments-là que je commence réellement à m’amuser. J’aime la difficulté que nous rencontrons dans les endroits où le cortège n’arrive pas à démarrer. Pour moi, c’est de l’adrénaline pure ! Nous arrivons dans la ville péruvienne d’Arequipa, où les pilotes de rallye sont accueillis avec un enthousiasme incroyable.

 

Supporter l’altitude

Notre cortège met ensuite le cap sur La Paz, en Bolivie. Cette partie n’est pas simple du tout, car nous devons traverser les Andes. Notre moteur, comme tous les autres, perd jusqu’à 50% de sa performance à partir de 4 000 mètres d’altitude, à cause du manque d’oxygène. Je souffre également du mal des montagnes. Les infusions de coca sont censées aider. Ces feuilles sont disponibles à tous les coins de rue au Pérou pour quelques centimes, mais elles sont interdites en Argentine. Un collègue qui supporte mieux l’altitude que moi conduit sur les derniers kilomètres menant à La Paz.

 

La Classe X, reine des selfies

Une fois arrivée, je commence par me reposer à l’hôtel. On y arrive en téléphérique, comme au ski, car la ville s’étend sur des altitudes allant de 3 200 à 4 100 mètres. Notre Mercedes, dont le moteur a très bien tenu, peut aussi souffler un peu et a le droit à une petite séance de toilettage… afin d’être encore plus belle sur les innombrables selfies que les passants prennent avec elle. Où que nous soyons, nous nous retrouvons toujours encerclés. Tout le monde veut une photo avec la Classe X, car il s’agit du premier pick-up de la Marque. Une véritable attraction !

 

Le Dakar la nuit

Tout ce qui se passe la nuit est incroyable. Il faut éviter des milliers de spectateurs à pied ou à vélo et sans lumière, et quantité d’animaux : des vaches, des ânes, des lamas, des coyotes, des tatous et des renards du désert. La plupart des nuits, nous dormons sous une tente, que nous rangeons sur la grande surface de chargement de la Classe X à côté de nos sacs et boîtes. Le bivouac suivant est installé dans la ville argentine de Salta. Le chemin pour y arriver traverse un paysage de Far West parsemé de cactus et de cimetières bariolés. Ce bivouac est le summum de tout le rallye : un terrain de foire avec des toilettes dignes de ce nom, des douches tièdes et un excellent réseau Wi-Fi. Je profite de cette occasion pour appeler mes proches.

Vers la destination finale

Quelque temps plus tard, les spectateurs viennent avec des bouteilles de vin pour nous inciter à nous arrêter. Ici, l’enthousiasme suscité par la Classe X est encore plus grand, parce que les pick-up y sont extrêmement populaires. Notre « camioneta de bomberos », le camion de pompiers, comme l’appellent les locaux, trouve des admirateurs tous azimuts. Nous finissons par arriver à Córdoba, notre destination finale !

 

Une habituée du Dakar

Pour Ellen Lohr, il s’agissait du 13e Rallye Dakar. Elle y a participé quatre fois alors qu’il avait encore lieu en Afrique. Depuis que le rallye est organisé en Amérique du Sud, la pilote de 53 ans a été huit fois chef d’équipe et coordinatrice d’équipe, et a endossé le rôle de reporter pour la première fois en 2018.