Les trésors de la Nationale 7

De Menton à Montélimar

TEXTE : MAXIME SCHOUPPE / PHOTOS : GILLES LEIMDORFER

La Nationale 7. Mythique route des vacances depuis qu’existent les congés payés. Longue de près de mille kilomètres, elle offre aujourd’hui à l’automobiliste un fil rouge pour découvrir quelques-unes des plus belles villes et localités de France. Mercedes me vous invite à ce road trip, que nous avons divisé en trois étapes avec des escales sportives, divertissantes, culturelles, gourmandes ou luxueuses.

Une icône française

Nous avons choisi le GLC 4MATIC Coupé pour explorer l’ancienne Route des vacances, qui faisait « toujours recette » jusqu’à ce qu’elle soit éclipsée par l’Autoroute du Soleil. Sujet de livres de photos, décor de plusieurs films français, elle apparaît même dans une BD, Le tour de Gaule d’Astérix. Un clin d’œil à ses origines romaines… Depuis longtemps, les grands maîtres de la gastronomie française sont installés avec leurs trois étoiles Michelin le long de la « route Bleue » : des frères Troisgros à Roanne à Paul Bocuse et son Auberge du Pont de Collonges, près de Lyon, en passant par la dynastie Pic à Valence ou encore Paul Ducasse, installé au restaurant Louis-XV de l’Hôtel de Paris à Monte-Carlo. Et Charles Trenet l’a faite entrer dans l’inconscient collectif des Français. Le « Fou chantant » l’empruntait « en auto (…) à deux, trois, quatre, cinq, six, ou sept ».

 

Sur les traces de Jean Cocteau

C’est sur la D 6007 que nous entamons notre périple. À Menton, pile sur la frontière italienne. Station balnéaire réputée pour sa « Fête du citron », qui lui tient lieu de carnaval, Menton est depuis de longues années associée au nom de Jean Cocteau (1889-1963). Cet artiste aux multiples talents, tout à la fois poète, cinéaste, dramaturge, dessinateur et graphiste, y a décoré de ses traits élégants et oniriques la salle des mariages et le bureau du maire dans l’Hôtel de Ville. La ville, reconnaissante, lui a consacré deux musées. Le premier, aménagé du vivant de l’artiste au sein du Bastion qui jadis protégea le port, héberge ses œuvres de 1950 jusqu’à sa mort. À l’autre bout de la Promenade du Soleil, à quelques dizaines de mètres seulement, le second musée accueille l’ensemble des œuvres issues de la donation Séverin Wunderman. Pour accueillir l’extraordinaire collection que cet homme d’affaires américain avait accumulée tout au long de sa vie, un nouvel édifice conçu par l’architecte français Rudy Ricciotti a été inauguré fin 2011. Le musée Jean Cocteau, la plus importante ressource publique mondiale sur cet artiste protéiforme, compte aussi 240 photos originales.

Le meilleur de la parfumerie

Après avoir contourné la principauté de Monaco et son Rocher, nous nous arrêtons à Èze, à l’entrée du village médiéval, pour une visite à la parfumerie Fragonard. Originaire de Grasse, capitale mondiale du parfum depuis le XVIIe siècle, elle est l’une des dernières entreprises artisanales et familiales à perpétuer cette tradition régionale. Empruntant son nom au célèbre peintre baroque Jean-Honoré Fragonard (1732- 1806), lui-même fils de parfumeur, la maison a été fondée en 1926 par Eugène Fuchs (1863-1940). On peut y découvrir les différentes étapes de fabrication, de la macération à la mise en bouteille, ainsi qu’un orgue à parfums et une collection retraçant l’histoire du flacon de parfum de l’Antiquité à nos jours. La maison est aujourd’hui dirigée par les arrière-petites-filles du fondateur, Agnès et Françoise Costa. Elles ont modernisé et développé l’enseigne, en l’installant d’abord dans d’autres villes du Midi puis à Paris, où l’on trouve à présent 7 boutiques et 3 musées Fragonard. La vente par Internet est également proposée. Après s’être lancée dans les cosmétiques en 1968, l’entreprise a aussi élargi sa gamme au prêt-à-porter, à l’art de la table et à la décoration avec une offre respirant le goût du voyage. Une visite de l’immense usine de parfumerie, savonnerie et cosmétique à Èze-Village, dotée de laboratoires et d’ateliers hypermodernes, est donc incontournable.

 

 

 

Rencontre avec les fonds marins

Après avoir fait le plein de senteurs provençales, remontons dans notre GLC 4MATIC Coupé, longeons la Côte d’Azur sur la D 6007 et arrêtons-nous à Cannes pour notre escale sportive. Fred Dessart nous accueille au Plongée Club. Ce passionné de plongée a d’abord géré plusieurs clubs de plongée en Corse. En 2013, il a repris le seul club professionnel de Cannes, où il avait lui-même fait son baptême, il y a 40 ans. D’avril à octobre, Fred Dessart propose tous les jours deux sorties de trois heures environ. « Nous plongeons sur une douzaine de points autour des îles de Lérins, dans une zone Natura 2000 (qui protège la biodiversité des habitats marins, ndlr) dotée d’une faune riche et diversifiée », précise-t-il. Il propose des baptêmes, des randonnées avec ou sans moniteurs (pour les plongeurs avancés), mais aussi des balades avec palmes, masque et tuba. Le principal avantage de son grand bateau, c’est que tout se passe à bord, du remplissage des bouteilles au barbecue après la plongée. « Chez nous, on monte habillé, on se change sur place, il ne faut pas porter les bouteilles et l’ambiance est très décontractée », dit-il. L’un des aspects de son activité qu’il apprécie le plus, c’est la mixité sociale : « Sous l’eau, nous sommes tous égaux. Un charpentier peut plonger avec le PDG de Sony, pour ainsi dire ».

 

 

Vers la Cité des Papes

Après tous ces efforts physiques, mettons le cap sur Aix-en-Provence et son Cours Mirabeau – pour qui veut flâner sous les platanes et les érables de Norvège – et sa brasserie Les Deux Garçons – pour qui veut s’offrir le café en terrasse et en bonne compagnie. Pour les émules de Paul Cézanne désireux de croquer l’un des panoramas les plus impressionnants de la région, une visite au « terrain des peintres » au pied de la Montagne Sainte-Victoire s’impose. En route, nous longeons le massif des Maures et sa forêt de chênes-lièges, puis nous traversons Brignoles et Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, en savourant les sonorités de ces toponymes. À Avignon, nous faisons une pause mi-gastronomique, mi-culturelle. Les amateurs de bonne chère sont avidement invités à faire un détour par les Halles d’Avignon, qui abritent aujourd’hui un petit marché de détail aux excellents produits frais. Les curieux d’histoire et de culture pourront en profiter pour effectuer une visite guidée du Palais des Papes, d’où ils auront une superbe vue sur le célèbre pont Saint-Bénezet, qui n’enjambe le Rhône qu’à moitié. Sur notre route vers le Nord, nous nous arrêtons un instant à Orange pour admirer l’arc de triomphe romain datant du premier siècle de notre ère. Inscrit sur la toute première liste des monuments historiques de 1840, il a été reconnu comme patrimoine mondial par l’UNESCO en 1981. Détail intéressant, la RN 7 a adopté un nom latin pour l’occasion : Via Agrippa.

Gruss, une autre vision du cirque

Nous voilà à Piolenc, modeste bourgade du Vaucluse qui nous offre toutefois deux raisons de quitter le confort climatisé de notre Mercedes GLC Coupé. Vous aimez aborder l’histoire par ses côtés anecdotiques ? Ne manquez pas de faire un saut au Musée Mémoire de la Nationale 7, qui en raconte l’évolution depuis les Romains jusqu’à nos jours ! Vous avez envie d’un moment d’évasion en famille, d’une expérience inoubliable avec les enfants petits et grands ? Alors, nous vous donnons rendez-vous au Parc Alexis Gruss. L’histoire de ce nom de famille emblématique de la magie du cirque remonte à 1854, lorsqu’un tailleur de pierre alsacien hébergea un groupe de saltimbanques italiens, tomba amoureux de l’une d’elles et changea aussitôt de carrière. Firmin, fils cadet d’Alexis Gruss, vous racontera en détail l’histoire de sa famille et du cirque. Pour faire court, la spécificité du Cirque Gruss peut se résumer en ces quelques termes : cirque à l’ancienne, uniquement des numéros autoproduits de type équestre, acrobatie, illusionnisme. « Chez nous, il n’y a pas d’animaux sauvages, pas de clown, pas de Monsieur Loyal et nous mettons au point un nouveau spectacle tous les deux ans », précise Firmin Gruss. Ces spectacles, on peut aussi les voir à Paris et dans certaines salles Zénith de province. En été, l’idéal est néanmoins d’y assister sous le chapiteau de Piolenc. En prime, il y a des ateliers pour s’initier aux diverses disciplines du cirque. Comme le dit Firmin : « Les visiteurs nous remercient souvent d’avoir pu passer une journée au sein de notre famille. C’est le plus beau compliment qu’on puisse nous faire ! »

 

 

Nougat ultra haut de gamme

La dernière escale de cette première partie de notre road trip, nous l’avons réservée aux friands de sucreries. Rendez-vous en effet à la Fabrique et Musée du Nougat d’Arnaud Soubeyran à Montélimar, pour déguster du nougat ultra haut de gamme, confectionné avec du miel issu de ses propres ruches et des amandes première qualité de provenance européenne. L’enseigne est non seulement fournisseur d’Air France, mais elle est aussi le seul fabricant à faire partie de l’assortiment de la Grande Épicerie du Bon Marché à Paris. On ne fait pas mieux en termes de lettres de noblesse. Le musée retrace l’histoire du nougat – et celle du nougat de Montélimar en particulier –, ainsi que l’héritage de la maison Arnaud Soubeyran. En matinée, vous pouvez y observer à travers des baies vitrées toute l’activité de la fabrique, depuis les cuisines jusqu’à l’emballage. Après quoi vous pourrez passer déguster les friandises au restaurant et vous ravitailler dans la boutique… en attendant de lire la suite de notre road trip.