Jacky Ickx et Claude Brasseur sacrés rois du désert
Quel souvenir ! Les images sont encore dans toutes les têtes. Il y a quarante ans, Mercedes-Benz s’imposait au Paris-Dakar après 20 jours de course et près de 12 000 km parcourus dans des conditions extrêmes. Le pilote de course Jacky Ickx, sextuple vainqueur des 24 Heures du Mans et l’acteur Claude Brasseur, le papa de Vic (Sophie Marceau) dans « La Boum » remportent le Rallye Paris-Dakar édition 1983 au volant d’une « très spéciale » Mercedes-Benz 280 GE. Le projet a été initié par Mercedes-Benz France. Ce cinquième « Dakar » créé par Thierry Sabine en 1978 est un événement médiatique qui réunit aventuriers, pilotes professionnels et stars du cinéma. Une course devenue mythique dont le départ est donné le 1er janvier sur la Place de la Concorde, à Paris. Au programme : 20 étapes dans le sable du Ténéré au sud du Sahara et au nord du Niger avec une arrivée mythique sur la plage de Dakar, au bord de l’Océan Atlantique. Les participants des catégories automobiles, camions et motos parcourent entre 10 000 et 12 000 km sollicitant les machines et les organismes jusqu’à l’épuisement.
Une Mercedes-Benz 280 GE spéciale « Paris-Dakar »
Dès 1982, Ickx et Brasseur s’engagent à bord d’une 280 GE de la série 460 spécialement conçue pour supporter les conditions climatiques et les pièges du désert. C’est Mercedes-Benz France qui est à l’origine de cette opération « hors norme ». L’Allemagne va contribuer à ce succès. Georg Berkmann, ingénieur responsable des processus de combustion des moteurs optimise le six cylindres à double arbre à cames M 110 afin d’en tirer un maximum de puissance. Le « moteur Paris-Dakar » atteindra environ 145 kW (197 ch) et une vitesse maximale de 175 km/h. Et surtout, cette mécanique réussit à supporter les hautes températures, la poussière ainsi que la mauvaise qualité de l’essence.
Cette année-là, les 280 GE franchissent la ligne d’arrivée en troisième position (Jean-Pierre Jaussaud / Michel Brière) et en cinquième position (Jacky Ickx / Claude Brasseur). Pour viser la victoire en 1983, une augmentation de la puissance n’est pas envisageable car elle se ferait au détriment de la fiabilité. Berkmann se tourne vers son collègue Rüdiger Faul qui a développé l’aérodynamique de plusieurs voitures de course et de la C 111-IV. Faul a l’idée de fixer des segments de tube autour du pare-brise afin de limiter le flux d’air dans cette zone. Á l’arrière, il choisit des extensions de toit et des parois latérales. En interne, la ligne de carrosserie reçoit le nom d’ « abribus ». Toutes ces mesures permettent de gagner 20 km/h pour décrocher un 200 km/h en vitesse de pointe, tout en réduisant la consommation. Ickx et Brasseur tiennent leur revanche et s’imposent en 1983.
Victoire en catégorie « camions »
Le « Dakar » est une compétition cruelle pour les mécaniques et les hommes. En 1983, de nombreux participants seront contraints à l’abandon. Chaque jour, les étapes longues parfois de 1 000 km déciment le peloton, on compte de nombreuses chutes du côté des motards. Sans oublier les problèmes d’orientation et de navigation, il n’est pas rare que des concurrents se perdent dans les méandres du désert. Seuls 61 voitures et camions ainsi que 28 motos arriveront à rallier la capitale du Sénégal. Ickx et Brasseur sont des vainqueurs épuisés mais ils seront acclamés sur la plage de Dakar comme des héros. Cette année-là, la marque fête également une double victoire. Georges Groine, Thierry de Saulieu et Bernard Malfériol arrivent en tête avec un camion Mercedes-Benz 1936 AK à quatre roues motrices (261 kW / 355 ch) qui est sacré « Meilleur camion ».