Secrets les mieux gardés de Paris
C’est l’un des secrets les mieux gardés de Paris. Autour du Palais Royal, du boulevard Poissonnière, de la Madeleine ou de la rue Réaumur se nichent des passages et galeries qui témoignent de l’architecture du XIXe siècle. Le temps semble suspendu dans ces lieux baignés de lumière, au décor presque figé et au dallage éclatant.
Des lieux féeriques mariant le fer et le verre
On voit les touristes étrangers, plans entre les mains, chercher en vain leurs entrées magiques comme s’ils s’agissaient de grottes préhistoriques ou de cavernes merveilleuses. Les passages ne se découvrent pas si facilement au premier regard, car ils se fondent dans les méandres urbains et s’insèrent dans des immeubles déjà construits. Ils donnent ainsi l’accès à une nouvelle cartographie de la ville et font travailler l’imaginaire. Quand, par hasard, au gré d’une promenade, on tombe sur l’un de ces endroits féeriques, on lève la tête vers le ciel afin de profiter de cette transparence et de cette clarté soudaine. Là réside le charme de ces lieux insolites, qui marient le fer et le verre, profitant d’un éclairage zénithal et d’une impression de grand luxe. Ces passages avaient pour vocation d’accueillir des boutiques aux riches devantures et d’éviter à leur clientèle aisée de subir les intempéries.
Un essor de courte durée au 19e siècle
Guy Lambert, historien de l’architecture et enseignant à l’École Nationale Supérieure d’architecture de Paris-Belleville, explique que « les passages couverts ont régné dans la capitale pendant une soixantaine d’années, entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du siècle suivant. Leur vogue a éclaté sous la Restauration et la monarchie de Juillet, et leur essor se limite à deux courtes périodes : plus d’une vingtaine d’entre eux ont vu le jour dans les seules années 1820, puis une dizaine entre 1839 et 1847 ». Après la construction des Grands Boulevards, leur intérêt a diminué et les commerces ont, peu à peu, quitté ces recoins à la fois tranquilles et flamboyants.
Déambuler Galerie Vivienne ou Véro-Dodat, Passage des Panoramas ou Jouffroy, c’est retrouver un Paris intimiste avec l’emboîtement des boutiques, la ramification des immeubles, les verrières immenses qui se déploient comme des toiles d’araignée, mais aussi se souvenir des marchands de l’époque qui mettaient en scène leurs vitrines pour attirer une clientèle aisée.
Voici 5 passages couverts parisiens incontournables :
Pour en savoir plus : Paris et ses passages couverts aux éditions du Patrimoine – Centre des monuments nationaux.