Mobilité | 3 Apr 2018

La fin des créneaux ?

Automated Valet Parking, le futur est en marche

Des voitures qui se garent toutes seules et reviennent ensuite vers leurs propriétaires? Non, vous ne rêvez pas. L’Automated Valet Parking (AVP), le stationnement sans conducteur, est un système unique au monde et un avant-goût concret du futur… Carsten Hämmerling, responsable du projet chez Daimler, explique cette première mondiale.

Monsieur Hämmerling, comment fonctionne le stationnement sans conducteur ?

CARSTEN HÄMMERLING : C’est simple : vous envoyez une commande depuis votre smartphone, la voiture quitte alors sa place de stationnement de façon autonome pour rejoindre la zone d’embarquement située dans le parking. Vous montez à bord et prenez la route. Lorsque vous souhaitez à nouveau vous garer, vous déposez votre véhicule dans la zone de débarquement, vous en sortez, envoyez une nouvelle commande par smartphone et le véhicule retourne se garer tout seul. Cela permet de gagner du temps et de ménager nos nerfs lorsque l’on est à la recherche d’une place de parking…

 

Comment le véhicule fait-il pour se repérer dans le parking ?

CARSTEN HÄMMERLING : Bosch, notre partenaire sur ce projet, a développé des capteurs reliés à un ordinateur central à l’intérieur du parking. C’est lui qui envoie une commande radio à l’interface dans le véhicule. En fin de compte, ce sont les capteurs qui pilotent la voiture. Ils sont même capables de détecter des objets sur la voie et d’immobiliser la voiture : par exemple, un enfant qui aurait échappé à la vigilance de ses parents.

 

Combien de capteurs ont été installés dans le parking test ?

CARSTEN HÄMMERLING : Pour assurer une sécurité maximale, une borne avec un capteur à hauteur de hanche a été installée tous les six mètres. Chacune des bornes contient un scanner fonctionnant au laser, fixé à une dizaine de centimètres environ au-dessus du sol, pour qu’il puisse détecter un enfant ayant fait une chute par exemple.

 

Quelle est la précision de ces capteurs ?

CARSTEN HÄMMERLING : De quelques centimètres près, ce qui permet de garer deux véhicules à une distance de seulement dix centimètres. Cela veut dire que l’espace – précieux – d’un parking peut être utilisé avec une efficacité inégalée à ce jour. Avec ce système, jusqu’à 20 % de voitures supplémentaires peuvent être garées par rapport à une exploitation normale du parking.

 

Les Mercedes sont déjà équipées de nombreux capteurs : ne peuvent-ils pas être utilisés ?

CARSTEN HÄMMERLING : Nous aurions pu le faire. Mais nous avons opté pour la solution externe, parce qu’elle est plus économique pour le client. Même une voiture moins équipée pourra ainsi se garer de manière autonome. Ce sera un service auquel on s’abonne et que l’on peut résilier.

 

Quand est-ce que ce service sera disponible ?

CARSTEN HÄMMERLING : Le projet-pilote, qui est une première mondiale, a vu le jour début 2018 à Stuttgart, dans le parking du musée Mercedes-Benz.

 

Quel est l’objectif de ce projet-pilote ?

CARSTEN HÄMMERLING : Il nous aide à mieux comprendre un certain nombre de choses. Par exemple, vous envoyez votre voiture se garer, avant de constater que vous avez oublié votre parapluie dans le coffre. Comment résoudre ce petit problème efficacement ?

 

C’est une manière d’améliorer le système ?

CARSTEN HÄMMERLING : Tout à fait. D’autant plus que le parking sera utilisé en trafic mixte, ce qui signifie que 99 % des voitures y seront garées de façon classique par leurs conducteurs. Nos deux véhicules-tests automatisés navigueront donc au milieu de ces véhicules. Une fois que nous aurons suffisamment de recul, nous pourrons par exemple réduire le nombre de capteurs tout en offrant une sécurité identique.

 

Pensez-vous que Mercedes-Benz est un pionnier de la conduite autonome ?

CARSTEN HÄMMERLING : Oui et nous en tirons une certaine fierté. Mais cela représente beaucoup de travail.