Qu’est-ce qui vous a poussée à lancer votre entreprise ? Comment est né votre projet ?
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CAROLE :
« J’avais compris dans ma précédente boite que les parents avaient beaucoup de questions, beaucoup d’interrogations sur la composition des produits pour leurs enfants et sur leur fabrication. Je trouvais que les marques ne répondaient pas du tout à cette problématique. C’était beaucoup de marketing, beaucoup de bullshit, pas encore du greenwashing à l’époque. J’avais envie de pouvoir amener de la transparence, de la traçabilité. C’est pour ça que j’ai créé Joone, il y a cinq ans. »
Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, comment résumeriez-vous votre entreprise ?
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CAROLE :
« L’aventure Joone a débuté autour de la couche car il y avait une réelle opacité sur cette industrie. Et rapidement, on a étendu sur des produits qui fonctionnent autour de la couche comme les produits pour le change et les produits pour le soin des bébés, des enfants et des mamans. Aujourd’hui, on propose aussi des vêtements. Notre volonté est d’offrir une expérience la plus complète possible aux gens en leur proposant nos produits simples, sains, traçables et made in France. Notre outil révolutionnaire Doorz permet de retracer le parcours de nos produits, des matières premières jusqu’à l’expédition, grâce à la technologie blockchain. »
Où en êtes-vous aujourd’hui ? Quel est votre next step ?
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CAROLE :
« Notre but, c’est d’aller chercher le top 3 des marchés internationaux avec nos produits d’hygiène et de soin pour enfants et femmes enceintes. On fait 85 % de notre chiffre d’affaires en France et un peu moins de 20 % de chiffre à l’international. On a envie de pouvoir vraiment faire grandir ce chiffre-là. On est présents en France, évidemment, en Belgique, en Allemagne, en Suisse mais aussi au Royaume Uni, même si ce n’est pas le pays le plus facile avec le Brexit. Outre ce développement à l’international, on va pouvoir aussi faire plus de retail maintenant que le covid est derrière nous. On a hâte car c’est une belle activité, une belle opportunité de croissance pour nous. »
Pourquoi avez-vous accepté de participer au programme She’s Mercedes ?
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CAROLE :
« Je trouvais l’expérience très immersive. Deux jours complets, c’est vraiment plus fort que de faire uniquement des petites choses au fur et à mesure de l’année. J’apprécie aussi beaucoup cet esprit de sororité. Je connaissais déjà les autres entrepreneures mentores ainsi que certaines mentees et leur marque. Le choix des boîtes est aussi très bien fait car elles sont déjà en phase de croissance. On sent qu’on peut avoir un vrai impact contrairement à d’autres programmes de mentoring où il y a parfois de gros décalages dans les développements des boîtes, ce qui entraîne que tes conseils ne sont pas forcément utiles ou pourraient être trouvés dans un livre. Le fait que le programme soit organisé par Mercedes-Benz, une marque avec des valeurs fortes, moderne et innovante, faisait également sens pour moi. »
Pourquoi est-il important pour vous d’accompagner d’autres entrepreneures ?
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CAROLE :
« C’est important quand tu te lances de pouvoir solliciter les conseils et c’est important de pouvoir rendre la pareille quand tu arrives à un stade où tu sens que tu as une certaine légitimité, ou en tout cas des choses à dire aux autres. Après, c’est le temps qui manque, c’est-à-dire que je pourrais faire ça toute la journée mais je n’ai absolument pas le temps de le faire. C’est pour ça que j’aime bien les programmes comme SISTA (un collectif qui vise à réduire les inégalités de financement entre les femmes et les hommes entrepreneurs NDLR) ou She’s Mercedes qui me permettent de le faire de manière efficace sur des temps spécifiques. »
Comment envisagez-vous concrètement l’accompagnement avec vos mentees ?
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CAROLE :
« Ce sont deux projets qui sont très différents puisque, d’un côté, j’ai Nathalie et Caroline, les deux sœurs qui ont fondé Happy Funky Family, qui cherchent plutôt une façon de conquérir davantage de clients. Et de l’autre côté, j’ai Pauline, d’Unisoap, dont le projet est plus caritatif et qui cherche un business model. Nos projets ont néanmoins en commun d’être des projets produits. Donc on se comprend bien sur des problématiques très opérationnelles, très consommateur. C’est hyper riche, j’ai eu des discussions très différentes avec chacune. Je me mets à leur service en fonction de ce dont elles ont envie et besoin. Je ne suis pas là pour arriver en disant “Bonjour, voilà ma valise. À l’intérieur, il y a tous les outils. Prenez-les.” Je suis là pour écouter ce que les gens me disent. Derrière, j’ouvre ma valise et je dis “Tiens, cet outil pourrait t’intéresser.” »
Qu’est-ce qui rend le programme She’s Mercedes unique selon vous ?
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CAROLE :
« Ce format séminaire sur deux jours ainsi que le fait qu’on puisse avoir ce lien mentore/ mentee parce que ça permet d’avoir une relation très profonde avec une personne pendant deux jours. Tout vivre ensemble pendant deux jours, c’était assez drôle. Tu as les temps d’échange qui sont prévus puis tu as des moments de partage qui sont assez informels. Ça amène quelque chose de vraiment bien. C’est un beau programme et une belle façon de le faire. »
Quel était votre état d’esprit pour cette retraite de 2 jours ? Qu’en attendiez-vous ?
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CAROLE :
« J’étais très contente de me séparer un peu du monde extérieur pendant deux jours parce que j’ai un opérationnel qui est très dense. C’était chouette de faire autre chose de mes journées, d’une manière aussi intense sans avoir 50 interruptions. C’est rarissime que je n’ai pas mon assistante avec moi ou quelqu’un de mon équipe quelque part. Je suis donc venue avec un esprit assez serein en me disant “Ouf. J’ai deux jours, une petite bulle hors du temps.” Je trouve ça tellement bien de pouvoir prendre du temps pour faire autre chose. C’est dans ces moments-là qu’on a le plus de clarté sur son propre business car, en prenant de la hauteur, il y a plein de choses qui vous sautent aux yeux. J’aimerais le faire plus souvent ! »
Les 5 conseils de Carole
- Ne pas s’autocensurer
« La personne qui va le plus vous interdire des choses, c’est vous-même. Il faut toujours commencer par lever ses propres barrières avant de s’attaquer à celles que le monde, la société, les gens dans votre entourage vont vous mettre. C’est un premier pas d’être consciente de ses propres barrières, pensées limitantes, … C’est vraiment quelque chose qu’il faut réussir à transformer. »
- Ne pas se chercher d’excuses
« Il n’y a pas d’école qui prépare au fait d’être chef d’entreprise. C’est un peu l’école de la vie. Il faut avoir beaucoup de résilience, une grosse force de travail, une vraie envie de réussir. Il ne faut pas se chercher des excuses en disant “Je n’ai pas fait les bonnes études. Je n’ai pas le bon réseau. Je n’ai pas la bonne famille.” On peut tout à fait réussir sans avoir tout ça. »
- Avoir un amour mesuré pour son projet
« Il n’y a rien de pire que de tomber fou amoureux de son projet sans avoir plus aucun regard critique dessus. Il faut être à la fois suffisamment amoureux pour être prêt à s’engager et, en même temps, toujours garder l’esprit clair sur ce qui pourrait poser problème. Il y a vraiment un équilibre à trouver ! »
- Bien s’entourer
« Bien s’entourer, c’est ce qui fait la qualité d’une start up. Avoir des collaborateurs motivés, enjoués, contents d’être là, c’est hyper important dans une vie d’entrepreneure. »
- Être résiliente
« Une Start up, c’est une histoire de résilience. C’est long, c’est dur, c’est plein de péripéties, plein de problèmes mais aussi plein de joie. Il faut avoir un mental assez solide parce que même quand ça se passe très bien, il y a des jours où ça se passera mal. »