Imagine | 27 Oct 2020

La Tanière : plus qu’un zoo, un refuge

Rencontre avec Patrick Violas, fondateur du zoo-refuge

TEXTE : AMANDINE PHILIPPE // PHOTOS : PR

Imaginez une vingtaine d’hectares abritant le top des infrastructures pour accueillir et prendre soin des animaux qui n’ont nulle part où aller. Ce lieu, c’est La Tanière, le premier zoo-refuge d’Europe, qui ouvrira ses portes au public aux vacances de la Toussaint à proximité de Chartres. Patrick Violas, l’initiateur du projet, nous parle de ce parc animalier unique en son genre…

Avant de vous consacrer à la cause animale, vous avez eu une autre vie professionnelle couronnée de succès dans la téléphonie et la sécurité. Qu’est-ce qui a motivé ce changement de cap ?

Au départ, je possède une formation de vacher. Mais, avec mon épouse, nous nous sommes lancés en autodidacte dans le commerce. Nous sommes arrivés dans l’univers de la téléphonie au bon moment et ça a très bien marché pour nous.  À un moment, nous avions 1 800 salariés et un chiffre d’affaires de plus de 300 millions d’euros mais il devenait difficile de conserver l’aspect relationnel, essentiel pour nous, avec notre personnel. Nous avons donc décidé de vendre et de nous investir dans la création d’une ferme pédagogique, La Renaissance.

Comment celle-ci s’est-elle transformée en La Tanière ?

Le déclic a eu lieu il y a trois ans, lors de la rencontre avec Lisa et Paolo Teixeira-Fornaciari, un couple passionné d’animaux qui travaillait dans divers cirques avec leurs ours, leurs otaries et leurs chiens. On s’est rendu compte grâce à eux qu’il existait un énorme besoin d’accueil pour les animaux sauvages. Nous avons donc décidé de construire le premier zoo-refuge. Trois ans de démarches administratives ont été nécessaires, mais dès que le projet a été connu, les demandes ont afflué de partout, ce qui nous a amené à modifier la taille des infrastructures au fur et à mesure. Et ce n’est pas fini !

Les atouts du Parc :

– La réhabilitation d’animaux sauvages et domestiques issus de sauvetages
– Chaque euro dépensé dans le refuge sera intégralement reversé à la cause animale
– De nombreux services : parking, snacks, aire de pique-nique, boutique, …

Pouvez-vous nous expliquer ce concept de zoo-refuge, unique en Europe ?

Le but de La Tanière est de recueillir les animaux domestiques et sauvages qui n’ont pas d’autres solutions, sans porter de jugement. Il s’agit d’animaux malades, parfois handicapés, saisis par la justice, détenus illégalement ou encore d’animaux de laboratoire. Notre objectif est de les soigner, de les mettre en conformité administrative puis de les replacer dans d’autres structures quand c’est possible. Nos bâtiments ont été conçus pour être multifonctions. Suivant les arrivages, ils sont occupés par l’une ou l’autre espèce. Actuellement, nous accueillons environ 600 animaux et il est prévu d’en héberger jusqu’à 1 500 à terme. Chaque matin, on ne sait pas de quoi sera faite la journée. On peut aussi bien récupérer des daims qu’un éléphant !

Quel est l’impact de la crise sanitaire que nous traversons cette année sur le zoo-refuge ?

Avec la crise du coronavirus, les demandes d’accueil ont été multipliées par trois : les fermes pédagogiques, les cirques, mais aussi des personnes détenant des singes ou des oiseaux illégalement se sont retrouvés dans des situations compliquées. Nous avons accueilli certains animaux en grande difficulté mais nous avons aussi aidé des propriétaires en leur donnant de la nourriture ou en intervenant dans les soins vétérinaires.

Les chouchous :

Cannelle, la primate ; Oliver, le léopard ; Léo & Zampa, les lions ; Xena & Isabella, les tigresses ; Gipsy, la chamelle ; Copain, le wallaby…

lataniere-zoorefuge.fr

La Tanière accueillera prochainement les visiteurs. Outre la provenance des animaux, en quoi se différencie-t-elle d’un parc animalier traditionnel ?

À la Tanière, les animaux ne sont pas les mêmes à chaque visite. Ils ont tous un nom et nous expliquons l’histoire de chacun, comme celle de Cannelle, une macaque qui bénéficie enfin d’une retraite bien méritée après 19 ans de tests sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Nous avons une véritable volonté pédagogique. On explique, par exemple, qu’il ne faut pas ramasser les animaux sauvages laissés seuls car ils ne sont pas forcément abandonnés. Nos soigneurs passent également deux à trois fois plus de temps avec les animaux car ils ont besoin d’une attention particulière. Beaucoup ont des soucis de santé ou des problèmes psychologiques. Leur bien-être est notre priorité. Ils peuvent, par exemple, s’isoler du public dans une partie cachée de leur enclos. Ils bénéficient aussi d’un suivi médical optimum dans notre clinique vétérinaire aux équipements de pointe, dirigée par la vétérinaire renommée Florence Ollivet-Courtois.

À la rencontre des animaux

3 parcs animaliers à découvrir en famille

Qui a dit qu’il fallait partir loin pour vivre de belles expériences ? Cet automne, nous vous emmenons à la découverte de parcs animaliers français qui ont mis le bien-être animal et la préservation des espèces au cœur de leurs préoccupations. L’occasion d’une escapade en famille à la rencontre des animaux de nos contrées et du bout du monde…

Découvrez aussi notre sélection de 3 parcs animaliers à découvrir en famille