Tabitha Goldstaub, cofondatrice de l’entreprise londonienne CognitionX conseille les entreprises sur l’utilisation de l’intelligence artificielle.
Les filles ont besoin de modèles. Hormis quelques exceptions comme Sheryl Sandberg de Facebook ou Marissa Mayer de Yahoo!, les femmes sont tout simplement invisibles dans le secteur. Beaucoup de filles n’envisagent donc même pas ce type de carrière. Pourtant, à l’école, elles sont souvent plus calées que les garçons en mathématiques ou en informatique. Voilà pourquoi il faut encore plus d’initiatives et d’ateliers pour motiver les jeunes filles et les femmes à programmer ou à s’orienter vers une carrière dans la technologie. Notre plus grosse erreur consiste à ne pas bien traiter les femmes dès qu’elles commencent à travailler dans le secteur technologique. Elles accomplissent un travail énorme, et nous ne leur payons qu’un maigre salaire. C’est peu valorisant et ça va à l’encontre du principe d’égalité.
Verena Pausder, fondatrice du développeur d’applications de jeux Fox & Sheep donne aux enfants un avant-goût du code dans le cadre d’ateliers numériques.
Les programmeurs sont les architectes numériques de demain. Ils concevront des produits, écriront des logiciels et influenceront notre quotidien personnel et professionnel. Nous ne pouvons donc pas laisser ce domaine rester purement masculin. Il faudrait initier les petites filles à la programmation et éveiller leur enthousiasme dès l’âge de six ans. À ce moment de leur vie, elles ressentent la même curiosité et la même passion que les garçons et s’intéressent au sujet de façon tout à fait naturelle. Comme elles s’accommodent plus facilement de la frustration et qu’elles sont plus tenaces, les filles peuvent même apprendre encore mieux à un jeune âge. Elles se plongent dans le problème, veulent le résoudre et s’entraident.
Purnima Kochikar dirige le département Google Play, Apps & Games et encourage dans sa propre entreprise la relève féminine dans les métiers de la technologie.
L’informatique continue d’être enseignée de façon beaucoup trop statique. Si nous mettions davantage l’accent sur le côté créatif du développement de logiciels, nous stimulerions davantage les filles. Mais il y a aussi la problématique de l’éducation. Je constate sans arrêt que les filles sont moins encouragées que les garçons. Adolescentes, elles sont pour la plupart censées être juste mignonnes et discrètes. Les filles intelligentes et sûres d’elles sont encore perçues comme capricieuses. Je remarque souvent que lorsque les filles disent à la maison que les maths, c’est vraiment difficile, alors les parents répondent : « Oh, ce n’est pas grave, concentre-toi sur les langues ». Je pense que ce n’est pas la bonne attitude. Il faudrait dire plus souvent aux filles : tu es intelligente ! Vas-y, résous le problème.
Anne-Marie Imafidon, mathématicienne, a fondé l’initiative STEMettes et forme les jeunes filles au développement de logiciels.
Lorsqu’il est question de coder ou de développer des applications, les jeunes filles ont besoin d’un espace pour elles, sans évaluation, d’un espace sans garçons. Je constate qu’elles s’épanouissent alors mieux, qu’elles se comportent de façon plus libre et plus courageuse. C’est de cette façon que nous motivons les filles à coder. Ce n’est que quand cela les amusera, et qu’elles verront leurs propres succès, qu’elles commenceront à croire en elles et à développer des intérêts durables.