C’est dans l’univers incroyable de Christie’s, la plus grande maison de vente aux enchères au monde, que Fanny et Olivia se rencontrent. De simples collègues, elles deviennent vite amies. Un jour, en 2016, après une grosse échéance au bureau, elles prennent un verre et refont le monde. Leur monde. Elles ont 30 ans, plein d’énergie et plein d’idées. Elles veulent devenir leur propre patronne. Le lendemain, rien n’a filé. Tout est clair. Oui, elles vont se lancer et changer les choses. Elles tiennent un concept, une idée, une envie : révolutionner la galerie d’art.
Un métier passion
Ainsi naît, en 2017, WILO&GROVE. « On s’est rendu compte que l’art était encore très intimidant, raconte Olivia. Et ce n’est pas normal. Ce qu’on veut avec WILO&GROVE, c’est offrir à tout le monde la possibilité d’acquérir une œuvre. C’est montrer qu’on n’a pas besoin d’être initié pour aimer l’art. Avec notre expérience chez Christie’s, nous pouvons aider, accompagner, guider nos clients. Quand les gens arrivent chez nous en disant « Je n’y connais rien », c’est faux. Vous avez des yeux, un cœur, une âme, vous ressentez des émotions, alors vous pouvez aimer ou non les œuvres. »
Les deux femmes s’investissent entièrement dans leur projet. Un métier passion, chronophage, qu’elles portent avec joie. « Notre force, c’est que nous avons d’abord appris à travailler ensemble avant de devenir amies, souligne Fanny. On a construit notre relation sur une base professionnelle. C’est une fondation solide pour être associées parce qu’on a une grande confiance en l’autre, on connaît les compétences de chacune. La relation amicale vient apporter quelque chose de plus, crée plus de fluidité. Et c’est un atout. »
Gérer les confinements
En 2020, elles sont sélectionnées pour participer au programme d’accompagnement La Ligne Droite de She’s Mercedes. Un coaching qui tombe à pic puisqu’elles sont à un tournant du développement de WILO&GROVE. Mais la Covid-19 vient tout chambouler. « Ce qui nous terrorisait, c’était de perdre le lien avec notre communauté, se souvient Fanny. Mais les petites boîtes comme nous ont une force : avoir la capacité de mettre en place des idées en 24 heures. Dès la première semaine du confinement, nous avons réalisé des petites conférences sur l’histoire de l’art, sur des anecdotes concernant le marché de l’art avec des montages un peu marrants. Cela nous a permis de créer une continuité avec ceux qui nous suivaient. Cela n’avait rien à voir avec ce que nous faisions jusqu’à présent mais les gens ont adoré et, un an après, ils nous en parlent encore. »
Lors du deuxième confinement, les deux entrepreneures décident d’interviewer leurs artistes. 50 rencontres, filmées via skype, sans filtre. « C’était vraiment du bricolé, sourit Olivia. On n’avait pas le temps de faire un chouette montage mais les gens ont aimé et trouvé ça hyper naturel. On se rend compte que c’est lorsqu’on est dos au mur que naissent de belles choses. »
Un mentoring sur mesure
Durant cette période, les conseils et le regard extérieur et bienveillant de Cordélia Flourens, fondatrice des Elles font YouTube, leur a permis de se repenser efficacement. « Ce qui est extra dans ce programme de La Ligne Droite, précise-t-elle, c’est que nous avons eu la liberté d’organiser le mentoring comme nous le voulions. Je me suis donc adaptée aux besoins d’Olivia et Fanny aussi bien sur le format que le contenu.
Nous avons eu plusieurs entrevues durant lesquelles nous avons discuté de tout. Il y avait des problématiques de fond comme l’équilibre de vie pro et perso, la gestion du temps… On était aussi dans une conjoncture particulière avec le confinement et le chamboulement que ça apportait dans leur business puisqu’elles disposent d’un espace physique qui a dû fermer. On a donc aussi beaucoup discuté de comment s’adapter, pivoter dans ce genre de circonstances. »
Qu’est-ce que WILO&GROVE ?
WILO&GROVE est une galerie d’art située à Paris, en plein cœur du 9e arrondissement et, pour l’instant, accessible sur rendez-vous. Le ‘wiloft’ se veut accueillant et les œuvres, dont les prix démarrent à 50 €, y sont installées comme à la maison. Fanny et Olivia se tiennent à votre disposition pour vous accompagner, vous donner des conseils, vous aider à intégrer au mieux l’œuvre dans votre intérieur… sans complexe ni préjugés.
Le côté humain essentiel
Aujourd’hui, Fanny et Olivia ont réussi à passer cette crise et ont confiance en l’avenir. « On a eu la chance de devenir une valeur refuge durant cette année 2020 un peu spéciale, constate Olivia. Et on a pris conscience que dans notre secteur, on ne peut pas faire du 100 % digital.
Ce qu’on aime, ce que les gens aiment, c’est le contact avec les œuvres et les artistes. Il y a un côté humain important et le présentiel est indispensable. Dès que nos clients ont eu la possibilité de revenir voir les œuvres, ils l’ont fait. Il faut une émotion quand on voit l’œuvre et ça, on ne pourra jamais nous l’enlever.
De plus, on vise une clientèle qui n’est pas initiée au marché de l’art et qui a besoin d’un véritable accompagnement. » Voilà pourquoi les deux jeunes femmes aimeraient ouvrir une galerie permanente, accessible sans rendez-vous. « C’est un peu à contre-courant, poursuit-elle. Mais c’est dans ça qu’on croit. » Un avenir où Cordélia a aussi sa place. « Je ne vois pas cette relation juste comme un mentoring qui est posé à un instant donné, mais plus comme une relation pérenne. Alors, oui, si elles ont encore besoin de moi, je suis là. »
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