Relax et prévenant
Roger Federer arrive, de bonne humeur, et se fait immédiatement assaillir. Directeur de la production, metteur en scène, cadreur, photographes, ingénieur du son. Décontracté, en jeans, t-shirt et baskets, le tennisman serre des mains. Il n’habite pas loin. Dubaï est un de ses quatre domiciles.
Le tennisman choisit sa tenue pour le spot publicitaire avec le soutien de deux assistantes de tournage. En même temps, il raconte à son manager qu’il a pris deux semaines de vacances d’affilée pour la première fois depuis de très nombreuses années, et à quel point il en a profité. Sur son visage se dessine une expression de satisfaction profonde.
Dans leur agitation, ou par excès de zèle, les deux assistantes le bombardent simultanément de questions. En plusieurs langues. L’espace d’un instant, le sportif semble perdu, puis il sourit et répond patiemment à chacune des questions tout en enfilant un t-shirt. Il ne laisse paraître aucune nervosité. Pendant le tournage, il aide le cadreur, qui a trébuché, à se relever, puis il lui donne des conseils pour trouver le bon positionnement.
Polyglotte et patient
C’est la pause. Roger Federer parle (en français) métier avec le metteur en scène et discute des appareils photo numériques. Il s’exprime en allemand, en suisse allemand ou en anglais… selon les circonstances. Il se plie sans discuter aux instructions du metteur en scène. Pendant trois heures.
Midi. La production prend une pause ; Roger Federer mange avec l’équipe puis signe ses premiers autographes et se laisse prendre en photo dans les bras d’un parfait inconnu. OK, cela fait partie de son métier, pense-t-on. Mais le plus étonnant, c’est que cela ne ressemble pas à un travail mais plutôt à un hobby.
Concentré et motivé
Mercedes scintillante devant la skyline dominée par le Burj Khalifa. Il se place devant la voiture et doit répéter plus d’une vingtaine de fois la même phrase jusqu’à la fin du tournage. La phrase finale du spot. Il faut qu’elle sonne bien. Le metteur en scène le fait répéter, encore et encore.
L’équipe du tournage sollicite le tennisman depuis près de huit heures. En parallèle, ce même jour, des centaines de photos de lui ont été prises. Il doit se tourner une fois vers la droite, une fois vers la gauche. Avoir l’air sérieux, puis gai, sourire, rire. Le soleil s’approche de la ligne d’horizon à l’ouest.
Fidèle et reconnaissant
Les horaires prévus dans le contrat ont été dépassés depuis longtemps. Pourtant, il nous accorde encore une interview dans la voiture. Sans fournir à la hâte des réponses laconiques, sans regarder sa montre. Il passe simplement un appel à la maison et prévient qu’il aura du retard.
Il raconte des anecdotes sur son enfance. Ses parents qui ont fini par lui acheter un filet de tennis afin qu’il puisse jouer dans la rue. Comment il a grandi dans un quartier calme, entouré de gens protecteurs qui l’aimaient. Il raconte pourquoi nombre de ses amis de l’époque restent ses amis aujourd’hui. À quel point il est reconnaissant envers ses parents et ses grands-parents.
Lui, tout simplement
À 19h passées, le champion prend congé en ajoutant qu’il se réjouit de retrouver sa famille. Auparavant, pendant l’interview, il a confié qu’il était un garçon comme les autres, qu’il n’avait rien d’extraordinaire.
Le journaliste réfléchit à sa question de départ : « Qui êtes-vous donc vraiment, monsieur Federer ? » Si la réponse existait, elle serait aussi banale que vraie, et se résumerait en une seule phrase : Roger Federer est Roger Federer. Bon, d’accord, il est aussi, soit dit en passant, le meilleur joueur de tennis de tous les temps.
Un homme de reccord
Né en 1981, Roger Federer rêvait déjà enfant de gagner à Wimbledon. Il a remporté pour la première fois le tournoi en 2003, et cumule à ce jour huit victoires. Un record parmi d’autres dans sa carrière. À 38 ans, il continue de jouer, égal à lui-même. En 2019, il a célébré à Miami le 101e titre de sa carrière.
rogerfederer.com