She's | 12 Dec 2019

Jeunes et engagés pour préserver la beauté de notre monde

Les plus gros problèmes de l’humanité influencent notre vision de l’avenir. Nous avons rencontré de jeunes précurseurs entre 16 et 25 ans qui cherchent des solutions dès aujourd’hui…

INTERVIEWS : GWENDOLYN FELL

Quand avez-vous eu le sentiment pour la première fois de devoir militer pour le nettoyage des océans ?

Melati : Nous avons grandi avec une phrase qui nous a beaucoup marquées. Elle dit : chacune de vos respirations vient de l’océan.

Isabel : D’après les Balinais, les océans SONT la vie, elle n’existerait pas sans eux. Cette phrase, nous en ressentons les implications. Elle nous oblige à rendre la pareille aux océans pour tout ce qu’ils font pour nous. Nous nous y sommes donc attelées ! Il y a quatre ans, vous avez lancé l’initiative Bye Bye Plastic Bags.

Éliminer les déchets en plastique dans les océans

NOM  : Melati Wijsen / Isabel Wijsen
ÂGE  : 16 / 18 ans
LIEU DE NAISSANCE  : Heerlen, Pays-Bas / Bali, Indonésie
ÉTUDES  : élève de 5e secondaire / année sabbatique avant la fac
THÈME DE PRÉDILECTION  :  la propreté des océans
VISION  :  un monde sans plastique

Quels succès avez-vous obtenus ?

Isabel : Depuis, ce thème est devenu un véritable mouvement. Les gens sont de plus en plus conscients des quantités de déchets plastiques. Le problème est surtout visible sur les îles indonésiennes. Les touristes viennent à Bali pour faire de la plongée sous-marine ou avec tuba et sont confrontés à la saleté des plages et de l’eau. Il fut un temps où Bali ressemblait au paradis. Nous voulons agir pour que ce soit toujours le cas.

 

Que vous a apporté votre engagement, concrètement ?

Melati : Nous sommes parvenues à ce que les sacs en plastique soient bannis des plages balinaises. Les déchets dans les océans sont un problème mondial. Voilà pourquoi nous passons à une échelle plus grande. Notre initiative existe désormais sur 34 sites dans le monde entier, et ce sont surtout des étudiants qui dirigent les activités. Notre objectif est bien sûr de faire en sorte que le monde ne soit bientôt plus pollué par des déchets en plastique.

 

Quel thème vous tient particulièrement à cœur ?

Melati  : Le changement climatique ! Il détermine la façon dont nous vivrons !

Isabel : Et il a lieu en ce moment même, pas un jour dans l’avenir. Nous, les jeunes, devons aujourd’hui décider ce que nous pouvons faire pour lutter contre cela et comment nous voulons vivre avec la nature.

 

À quoi ressemble votre vision de la cohabitation idéale avec la nature  ?

Isabel : Notre jeunesse à Bali nous a appris un style de vie qui s’appelle le « Tri Hita Karana ». Il incarne la coexistence harmonieuse entre les gens, l’environnement et les énergies spirituelles présentes dans toutes choses.

 

Quel thème vous a particulièrement préoccupé, ces derniers temps ?

La qualité de l’air. Je trouve que notre objectif à tous devrait être de développer des systèmes durables qui soient le moins nocif possible pour l’environnement. Le changement climatique est une réalité, et les ressources de notre planète seront bientôt épuisées. Nous devrions tous en être conscients.

Que faites-vous, concrètement ?

J’essaie de me faire une idée de la pollution de l’air. J’ai donc développé la première station de mesure permettant de mesurer la pollution dans sa globalité. Cela m’a permis de remporter le titre national du concours de jeunes talents « Jugend forscht » et du concours fédéral allemand pour l’environnement, mais surtout d’obtenir des résultats concluants.

 

Développer des technologies favorables au climat

NOM : Tobias Gerbracht
ÂGE : 21 ans
LIEU DE NAISSANCE : Remscheid, Allemagne
ÉTUDES : design industriel à l’Université de Wuppertal, travaille également comme enseignant à la Junior Uni de Wuppertal
THÈME DE PRÉDILECTION : la qualité de l’air
VISION : utiliser les dernières technologies pour protéger l’environnement

Quelle est votre conclusion ?

Que nos inquiétudes quant à la qualité de l’air dans certaines villes sont tout à fait justifiées et que nous devons faire plus dans ce domaine.

 

Vous êtes étudiant en design industriel. Que peuvent faire les développeurs de produits et les designers à l’avenir ?

Ils devraient faire appel aux nouvelles technologies. L’impression 3D en est un bon exemple. Elle est bien plus durable, car elle économise de nombreux processus et modes de livraisons gourmands en ressources dans le cadre de la production.

 

Quel avenir professionnel envisagez-vous ?

Je veux travailler dans la recherche afin de pouvoir aider à façonner l’avenir. Je trouve également intéressante la façon dont l’économie utilise les nouvelles technologies.

 

Vous êtes aussi enseignant. Que voulez-vous transmettre à la génération suivante ?

Je veux la motiver pour reconnaître et résoudre elle-même les problèmes. Nous aurons besoin de cette compétence à l’avenir.

 

Vous avez gagné plusieurs prix et avez fait partie des 25 adolescents les plus influents de 2018 selon Time magazine. Quelle est votre motivation pour vous investir dans le traitement du cancer ?

J’étais tout simplement stupéfiée d’apprendre que, malgré les progrès technologiques, les chances de survie des personnes atteintes du cancer s’étaient à peine améliorées depuis 30 ans. Dans ce contexte, je suis fascinée par le fait que l’intelligence artificielle offre des possibilités entièrement nouvelles.

 

 

Traiter le cancer à l’aide de l’intelligence artificielle

NOM : Kavya Kopparapu
ÂGE : 18 ans
LIEU DE NAISSANCE : Herndon, États-Unis
ÉTUDES : premier semestre d’informatique et de biologie à Harvard
THÈME DE PRÉDILECTION : l’intelligence artificielle
VISION : traiter les patients atteints du cancer à l’aide d’ordinateurs

Concrètement ?

Je travaille actuellement sur une plate-forme nommée GlioVision. Elle collecte des informations génétiques sur les tumeurs. Nous sommes convaincus que, grâce à cette méthode, nous pourrons à l’avenir mieux prédire l’évolution du cancer. Il s’agit d’une méthode plus exacte, plus efficace et bien meilleur marché que celles qui existaient jusqu’à présent.

 

Cela sonne comme une vision durable pour tout le système de santé publique…

Oui, je suis convaincue que la technologie peut révolutionner le secteur de la santé. Je ne parle pas de remplacer les médecins, mais je rêve de technologies plus efficaces qui soient également compréhensibles pour les patients, ce qui ravivera la confiance dans le système de santé.

 

Quels experts seront nécessaires à l’avenir dans ce domaine  ?

Je voudrais motiver les filles à étudier les sciences dures – les mathématiques, l’informatique, les sciences naturelles et techniques. Il s’y passe beaucoup de choses ! J’ai ainsi pu observer ce changement au sein de mon organisation éducative « Girls Computing League ». Mais il est important que les « personnes de couleur » y soient aussi intégrées. Dans ce domaine, une perspective diversifiée est absolument indispensable.