Drive | 15 Dec 2020

Chez Jessica von Bredow-Werndl

Visite chez l’une des meilleures cavalières de dressage du monde.

TEXTE : JELENA PECIC // PHOTOS : REGINA RECHT

Jessica von Bredow-Werndl est une des meilleures cavalières de dressage du monde. C’est aussi une entrepreneure qui débourre elle-même ses chevaux… et possède une conception très claire de sa relation avec l’animal. Ce dernier ne doit pas simplement obéir mais être en mesure de développer ses points forts. Rencontre avec une grande sportive qui roule en GLC.

Dans le domaine d’Aubenhausen, à tout juste une heure de route de Munich, on s’agite déjà. Du foin est amassé sur des brouettes ; les chevaux sont emmenés vers leur pâturage. On passe devant une carrière de dressage et un champ de course. Partout, des boxes dépassent des têtes de chevaux. Les rayons du soleil levant chauffent déjà et les Alpes se dessinent à l’horizon : la vue est presque trop belle pour être vraie ! La femme à la tête de cet empire est en train de garer son GLC 300 e 4MATIC EQ Power de couleur blanc polaire. Elle nous transmet sa bonne humeur dès qu’elle nous salue par la fenêtre ouverte de son véhicule.

Une aventure familiale prenante

La cavalière de dressage Jessica von Bredow-Werndl et son frère Benjamin Werndl, lui aussi cavalier de dressage, ont repris il y a dix ans le domaine de leurs parents et l’ont développé. Elle est manifestement fière de son héritage. Fière de ses collaborateurs et collaboratrices, et des 50 chevaux dont certains comptent parmi les plus grands champions de dressage au monde. Le domaine d’Aubenhausen est une affaire de famille. Et ici, la cohésion est une des clés du succès.

« Je suis consciente de ce que nous avons réalisé », confie Jessica Bredow-Werndl pendant qu’elle nous fait visiter le domaine. Elle nous présente les chevaux, nous donne leurs noms et discute avec les employés des tâches à effectuer en priorité. Si elle est surtout connue dans le monde équestre comme championne de dressage, une visite de l’écurie d’Aubenhausen à ses côtés montre qu’elle est aussi une entrepreneure brillante. Elle dresse donc les chevaux de leurs débuts jusqu’au Grand Prix tout en dirigeant 18 employés et en assurant son rôle de maman. « Mes journées sont intenses », raconte-t-elle « mais j’adore. » Elle poursuit en souriant : « Après avoir couché mon fils le soir, je vais voir les chevaux, je les mets eux aussi au lit en quelque sorte ! »

Raison ou passion ?

Jessica von Bredow-Werndl a remporté son premier championnat européen à 16 ans. Depuis, beaucoup de choses se sont passées. Le GLC glisse à travers le paysage bavarois très pittoresque, presque sans bruit. La cavalière apprécie le silence du moteur électrique et en profite pour partager avec nous quelques souvenirs. Après ses études de marketing et de communication, elle reprend la gestion du Quest Club, un club sportif appartenant à l’entreprise familiale. Jusqu’à 25 ans, elle partage ses journées entre le travail et l’équitation sans que cela soit totalement satisfaisant. Alors qu’elle rencontre beaucoup de succès à l’échelle internationale en tant que junior, son passage en catégorie senior la plonge dans une série de doutes profonds. « Je n’ai remporté aucune victoire pendant cinq ans, ce qui a sérieusement entamé ma confiance en moi. » Jessica von Bredow-Werndl est sur le point d’abandonner le sport de haut niveau… jusqu’à ce qu’une rencontre avec un coach lui ouvre les yeux.

« J’étais douée dans mon travail et, contrairement au sport, je ne risquais pas d’échouer. En plus, j’aimais beaucoup ce que je faisais », se souvient-elle. « Mais je savais que l’équitation était ma véritable passion. Que je ne pourrais gagner que si je me concentrais dessus à cent pour cent. » Elle quitte alors le poste de direction du club et investit dans de jeunes chevaux qu’elle dresse elle-même. « À l’époque, je me suis posée un ultimatum : je me donne à fond avec les chevaux et je fais le point à 30 ans pour voir si cela en vaut la peine… » À 28 ans, lorsqu’elle intègre l’équipe d’Allemagne, elle connait déjà la réponse ! Aujourd’hui âgée de 34 ans, elle est n°3 mondiale avec sa jument Dalera et championne du monde et d’Europe par équipe.

Le secret de la réussite…

Selon Jessica von Bredow-Werndl, une des clés de son succès est son approche holistique du dressage des chevaux. Elle se décrit volontiers comme une amoureuse du détail, une perfectionniste. « Le plus important, à mes yeux, c’est la motivation des chevaux. » Leur bien-être est sa priorité absolue. Quatre fois par jour, les animaux sont lâchés dehors, ils passent beaucoup de temps en pâture et peuvent même faire des bêtises pendant l’entraînement ! « Je veux que les chevaux m’aiment, pas qu’ils m’obéissent », justifie la cavalière. « Je veux qu’ils aient envie de bien faire pour moi et cela ne fonctionne que si je les respecte, si je les motive et les laisse se reposer suffisamment. » Elle compare ses chevaux à des enfants dont il faut soutenir individuellement le talent. Une façon de renforcer positivement leurs performances.