Drive | 2 Apr 2019

La puissance du silence

Quelle est la stratégie de Mercedes-Benz pour son entrée en Formule E ?

TEXTE : MARKUS GÖTTING // PHOTOS : HWA, DAIMLER AG

Mercedes-Benz en Formule E ! Pour la première fois, une équipe sera sur la ligne de départ lors de la saison 2019-2020. Notre partenaire HWA Racelab met tout en oeuvre pour que les nouveaux venus deviennent des champions.

L’arrivée de Mercedes-Benz dans le monde de la Formule E a fait la une de la presse l’été 2017. Pas à pas, le projet a pris forme. Pour la première saison 2018-2019, le partenaire HWA a amené sur la ligne de départ une voiture Venturi et une équipe de Monaco ayant déjà fait ses preuves en Formule E. L’hiver prochain, l’équipe constituera une véritable écurie Mercedes-Benz, avec un groupe motopropulseur fabriqué à Brixworth, en Angleterre, dans la légendaire fabrique de moteurs du multiple champion du monde de Formule 1.

Une équipe au top

« La première année sera une entrée en douceur. Nous devons d’abord comprendre cette nouvelle compétition », explique Franco Chiocchetti, 44 ans, directeur des opérations Formule E chez HWA à Affalterbach.

Au volant : le champion du DTM Gary Paffett, et Stoffel Vandoorne, pilote de Formule 1 expérimenté. Les deux n’ont eu que peu de journées d’essais. Mieux vaut maîtriser l’art de l’improvisation ! « Notre équipement est stocké et transporté par les organisateurs », commente Franco Chiochetti. « Nous ne pouvons ouvrir nos caisses que le mercredi à midi ; la course commence le samedi. » Il ne reste donc pas beaucoup de temps pour trouver les réglages optimaux…

Le chassis des voitures est le même pour toutes les équipes ; les batteries aussi. Cela rend la Formule E relativement bon marché : la compétition coûte quelques dizaines de millions par an. Les réglages et les logiciels sont donc en principe les seuls éléments sur lesquels HWA peut influer cette saison. Lorsque le groupe motopropulseur fabriqué par la maison entrera en jeu, cela pourra faire une différence. C’est le travail d’Andy Cowell, 49 ans. Il est directeur général d’AMG High Performance Powertrains (HPP), et donc responsable du meilleur moteur hybride du monde. Pas moins de 25 personnes développent actuellement ce nouveau projet.

Tony Ross, 52 ans, a également rejoint la nouvelle équipe. Il y a peu, il était encore l’ingénieur de course de Valtteri Bottas en Formule 1 ; en 2016, c’est lui qui a aidé Nico Rosberg à se hisser au rang de champion du monde. Désormais ingénieur en chef de l’équipe de Formule E, il fera la navette entre l’usine d’Affalterbach en Allemagne, le siège de l’écurie Mercedes-AMG PETRONAS Motorsport à Brackley et le département Moteur à Brixworth en Angleterre.

Les spécificités de la Formule E

La Formule E entame actuellement sa cinquième saison. Chaque course dure 45 minutes plus un tour. Désormais, il n’y aura plus de changement de véhicule à mi-course. Autres caractéristiques : l’aérodynamique de la voiture crée moins de frottements qu’en Formule 1, les pneus tous temps Michelin ont moins d’adhérence et un moteur purement électrique influence bien sûr le comportement de conduite.

La Formule E est un sport urbain. Les spectateurs ne se rendent pas en pèlerinage sur les circuits de course, c’est plutôt le spectacle qui vient jusqu’à eux. Pour les ingénieurs et les pilotes, cela constitue un grand défi : ils doivent trouver des solutions pour s’adapter à l’asphalte des villes, qui est non seulement glissant mais aussi très irrégulier. Sans parler des plaques d’égout, de la quasi absence de zones de dégagement et des nombreux murs. « En Formule 1, Monaco a toujours été pour nous une course extrême », précise Tony Ross. « Désormais, nous n’avons presque plus que des Monaco ! »

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