Imagine | 26 Jan 2023

Les moments qui comptent d’Ola Källenius

Confidences du président du conseil d’administration de Mercedes-Benz AG

Texte : Josefine Klatt // Photos : Mercedes-Benz AG

Il est l’un des acteurs de la transformation de l’industrie automobile : Ola Källenius, président du conseil d’administration de Mercedes-Benz AG, explique comment les innovations sont passées de la science-fiction à la réalité et quelle place le développement durable et la sécurité occuperont dans la conduite de demain.

En 1993, vous avez rejoint ce qui était alors Daimler-Benz AG dans le cadre du recrutement de jeunes talents. Depuis, beaucoup de choses ont changé ; le secteur est actuellement en pleine mutation. Quelles sont les évolutions de ces dernières années dont vous êtes le plus fier ?

  • OLA KALLENIUS :  

    Nous avons réussi une réorientation à la fois structurelle et stratégique pour devenir une entreprise qui se consacre entièrement à la décarbonisation et à la numérisation. Nous y sommes parvenus malgré les nombreux défis de ces deux dernières années, notamment la pandémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine. L’équipe de Mercedes-Benz a réagi à chaque fois avec flexibilité, cohésion et créativité. J’en suis très fier. En plus de tous mes collègues, je tiens à remercier nos clients pour leur patience et leur fidélité. Un grand merci à eux pour leur compréhension si la livraison de leurs nouveaux véhicules est, ou a été, retardée au vu de la conjoncture difficile.

Quels sont les thèmes qui vous occuperont le plus dans les cinq prochaines années ?

  • OLA KALLENIUS :  

    Lorsque j’ai commencé à travailler chez Mercedes-Benz, la conduite automatisée et les voitures 100 % électriques et connectées relevaient de la pure science-fiction. Aujourd’hui, c’est devenu une réalité et nous travaillons à leur développement. Nous voulons continuer à généraliser les moteurs électriques à l’ensemble de notre portefeuille, accélérer le développement de logiciels et asseoir encore davantage la position de Mercedes-Benz en tant que leader de véhicules de tourisme de luxe et de vans haut de gamme. En d’autres termes : nous voulons produire les modèles les plus convoités du monde, quel que soit le type de moteur.

Le passage à un avenir entièrement électrique comporte des défis, notamment en ce qui concerne les nouveaux besoins en matières premières. Comment faites-vous face à cette situation ?

  • OLA KALLENIUS :  

    À la suite de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, nous avons soigneusement examiné et optimisé l’ensemble de notre chaîne de valeur. Le passage à l’électromobilité va encore faire évoluer considérablement les besoins en matières premières. Cela implique que nous diversifiions davantage nos chaînes d’approvisionnement afin de réduire encore plus les risques. C’est pourquoi nous avons par exemple récemment signé une déclaration d’intentions avec le gouvernement canadien, afin de renforcer la coopération tout au long de la chaîne de valeur automobile.

En quoi le VISION EQXX donne-t-il une image du futur ?

  • OLA KALLENIUS :  

    Ce qui est remarquable, c’est qu’en seulement dix-huit mois, nous avons réussi à faire passer la Mercedes la plus efficace de tous les temps des croquis à la route. Et ce, grâce à une équipe multidisciplinaire mondiale. Nous avions pour objectif de parcourir plus de 1 000 kilomètres en conditions réelles de circulation avec une seule charge, alimentée par une batterie qui tient dans une voiture compacte. Finalement, le VISION EQXX a même parcouru 1 202 kilomètres entre Stuttgart et Silverstone au Royaume-Uni. C’était bien entendu un immense succès pour toutes les personnes impliquées. Nos clients peuvent d’ores et déjà s’attendre à de nombreuses innovations, que nous allons ensuite intégrer dans la production en série.

Cette rubrique s’intitule « Les moments qui comptent ». Lesquels comptent pour vous ?

  • OLA KALLENIUS :  

    Sur le plan professionnel, je pense surtout aux moments où nous présentons un nouveau véhicule. Il ne faut pas oublier qu’avant d’en arriver là, une multitude de collègues ont travaillé d’arrache-pied, parfois pendant des années, pour que la voiture prenne la route avec la qualité et la perfection qui caractérisent Mercedes-Benz. Une première mondiale est donc une récompense bien méritée pour toutes les personnes qui ont participé au projet. C’est sans aucun doute un « moment qui compte ».