Il n’est jamais trop tard pour s’initier à l’Opéra ou admirer la féérie d’un ballet. L’émotion qui s’en dégage est une manière de s’ouvrir au monde et aussi de plonger dans l’intime. On ne sort jamais indemne d’une rencontre avec le beau et l’exigeant. Cette découverte est désormais possible sans se déplacer par l’entremise de la vidéo. L’Opéra national de Paris rediffuse gratuitement en replay (partenariat avec France TV) trois spectacles qui ont marqué récemment la scène par leur qualité et leur haute expression scénique. Dans votre salon, vous pourrez donc goûter à cette partition unique qui réunit les plus grands interprètes internationaux du moment. Chanteurs, musiciens et danseurs vous donnent rendez-vous devant votre écran pour un instant hors du temps et des contingences matérielles. Les tracas du quotidien disparaissent et laissent place à la magie des sons et des corps. Après les semaines de confinement, une telle initiative s’apparente à une bouffée d’air et à une liberté enfin retrouvée.
Giselle
Ballet romantique par excellence en deux actes, Giselle a marqué les esprits par une signature visuelle fantastique. Créé à l’Académie royale de Musique le 28 juin 1841, le ballet voyage en Russie et disparaît du répertoire avant son retour en France en 1910. Ballet aux influences multiples et aux aspirations spectrales, il reste une expérience rare et émotionnellement forte. La version de Patrice Bart et d’Eugène Polyakov, fidèle à la chorégraphie originelle de Jean Coralli et Jules Perrot est une réussite totale avec des scènes lumineuses et terrestres, un soin particulier apporté aux ambiances ambivalentes et à cette aspiration de pureté. La ballerine prend son envol et semble se libérer de la pesanteur.
Jusqu’au 5 août
Chorégraphie : Jean Coralli, Jules Perrot
Adaptation : Patrice Bart, Eugène Polyakov
Musique : Adolphe Adam
Direction musicale : Koen Kessels
Avec Dorothée Gilbert, Valentine Colasante et Mathieu Ganio
Réalisé par : François Roussillon
Body and Soul
Crystal Pite, chorégraphe de l’impossible, perfectionniste et esthète a inventé un nouveau langage corporel, plus libre, plus osé et plus téméraire. Son ballet « Body and Soul » a quelque chose d’hypnotique et d’introspectif. On ne peut rester indifférent face à cette cadence infernale, ce rythme qui catapulte les corps. Née au Canada, formée au Ballet de Francfort, la chorégraphe s’est nourrie des langages de Forsythe, Kylián ou encore Mats Ek. « Elle insuffle à chacune de ses chorégraphies une charge émotionnelle débordante et communicative, et invite les danseurs à dépasser leurs limites » précise l’Opéra de Paris. Après la création unanimement saluée de The Seasons’ Canon en 2016, Crystal Pite a donc retrouvé les danseurs du Ballet de l’Opéra le temps d’un spectacle. Soixante minutes découpées en autant de séquences dansées.
Jusqu’au 24 octobre
Mise en scène, chorégraphie : Crystal Pite
Musique Originale : Owen Belton
Musique additionnelle : Frédéric Chopin 24 Préludes / Teddy Geiger Body and Soul
Avec les Étoiles : Léonore Baulac, Ludmila Pagliero, Hugo Marchand
Les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris.
Réalisé par : Tommy Pascal
La Traviata
En ouvrant son opéra par un prélude pour cordes d’une économie de moyens inédite, Verdi affirmait en 1853 sa volonté de bousculer les conventions et les normes. La société bourgeoise était sur le banc des accusés. Simon Stone poursuit ce travail de destruction du cadre établi en s’orientant vers un territoire plus intime, en s’affranchissant des contraintes. Il ouvre de nouveaux horizons. Le metteur en scène, figure du théâtre actuel, fait donc ses débuts à l’Opéra national de Paris en bousculant, en innovant et en décelant dans l’œuvre magistrale de Verdi des trésors cachés.
Jusqu’au 9 novembre
Mise en Scène : Simon Stone
Direction musicale : Michele Mariotti
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Avec : Pretty Yende, Catherine Trottmann, Marion Lebègue, Benjamin Bernheim, Jean-François Lapointe, Julien Dran, Christian Helmer, Marc Labonnette
Réalisation : François Roussillon
Production : Opéra national de Paris, François Roussillon et associés