Chaque jour le même rituel : elle ouvre la porte de sa Classe A, pose son sac sur le siège passager, met sa ceinture et lance : « Hey Mercedes, peux-tu mettre RTL ? » et puis elle démarre. Ophélie Meunier, 32 ans, figure majeure de M6, accro aux news, a toujours roulé en Mercedes.
Une smart en cadeau
À 19 ans, alors qu’elle vient tout juste d’obtenir son permis dans les rues de la capitale, elle reçoit un appel d’un inconnu qui lui demande de descendre dans la rue… là l’attend une smart toute neuve offerte par ses parents. Fini le métro ! La jeune mannequin fera la tournée des castings avec sa petite deux-places ! « Ma smart était noire, intérieur gris. J’allais partout avec. Elle était maniable, vive, et puis le fait de se garer n’était même pas un sujet. J’avais une relation quasi- fusionnelle avec elle… »
Rouler en Mercedes, une tradition familiale
Aussi loin qu’Ophélie se souvienne, sa famille a toujours roulé en Mercedes-Benz. Longtemps, la route des vacances, celle menant du côté de Golfe-Juan, a été synonyme de Classe E. Les années lycées du côté de Nice ont été bercées au son du SLK décapoté, cheveux aux vents aux côtés de sa maman. Après de longues années en smart, Ophélie roule depuis l’été dernier en Classe A. À son tour devenue maman, il lui fallait changer de registre.
« Pour moi, Classe A veut dire maman sexy, glam ! »
Mannequin en herbe
À 4 ans, elle passe pour la première fois la porte d’une agence de mannequins. Rien ne semble effrayer la petite tête blonde. Quelques mois plus tard, elle participe à l’École des Fans, chante devant Julio Iglesias, lui dit qu’il « est très joli ». Le mercredi et pendant les vacances scolaires, elle pose comme modèle pour des catalogues de marques : La Redoute, 3 Suisses, etc. Gamine, elle fait aussi de nombreuses publicités pour le petit écran : Signal, Danette, Coca-Cola… « Nous avons passé cinq jours dans le Lubéron à tourner avec le cinéaste Jean Becker, engagé pour faire la publicité des cafés Ricoré. Quel souvenir ! »
Des maths aux castings
Le collège se déroule au rythme d’un sport-études danse. Elle repasse en filière générale au lycée et obtient son Bac S avec mention Très bien. Moment charnière. Plutôt que de rejoindre une prépa ou de rentrer à la Fac pour étudier les maths – « J’adorais la matière ! J’avais eu 20 au Bac en terminant mon épreuve en seulement 2 heures. J’étais d’ailleurs persuadée que je deviendrais prof de maths » –, elle se donne un an pour devenir mannequin professionnel. Elle rejoint l’agence Metropolitan Models (Claudia Schiffer, Eva Herzigova, Heidi Klum, …), enchaine les castings, shootings et voyages.
Le déclic du journalisme
Après cinq ans, elle décide finalement de poser ses bagages à Paris pour passer le concours de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris : « le journalisme est un métier qui permet de voir le monde et de le raconter et c’est exactement ce que j’avais envie de faire quand je suis rentrée. » Reçue, elle opte pour la branche généraliste. Un premier stage à ITélé (ex-CNews) est suivi d’un poste d’assistante à mi-temps sur La Grande Édition en soirée. Le temps s’accélère avec un coup de fil de Laurent Bon, producteur du Petit Journal, qui lui propose une chronique dans l’émission qui monte. Pendant un an, elle y présente tous les jours sa « Minute Pop ». Entre-temps, elle termine major de sa promo à l’ESJ.
Présentation de sa propre émission
Canal+ décide alors de miser sur elle. Après seulement une année dans l’émission de Yann Barthès, elle rejoint Ali Baddou sur La Nouvelle Édition avant de se voir offrir la présentation de sa propre émission : Le Tube. Spécialisé dans le décryptage des médias, le programme accueille chaque semaine un invité de presse écrite, de radio et du petit écran. Le jour où elle interviewe Nicolas de Tavernost, grand patron de M6, elle est presque débauchée en direct… Elle a beau se réfugier derrière un grand sourire, elle rejoint quelques mois plus tard Zone Interdite, émission phare de la chaine, dont elle devient la présentatrice mais aussi la rédactrice en chef adjointe. « C’est essentiel pour moi. Ça me permet de participer au choix des sujets et de suivre le tournage et le montage ! »
Et la suite ?
Lorsqu’on l’interroge sur son parcours express, elle parle d’apprentissage, de rigueur et de voix. « Durant mes quatre premières années d’antenne, j’ai travaillé avec des coachs vocaux. Ils m’ont aidée à trouver ma voix, à la poser et à la maitriser. » Peut-être pour un jour parler au micro d’une radio aux trois lettres majuscules. On l’évoque et elle sourit une dernière fois avant de lancer : « RTL appartient au même groupe que M6, alors qui sait… »
Ophélie Meunier en 7 dates