She's | 9 Mar 2020

La critique ? Avec plaisir !

6 conseils pour mieux gérer la critique au travail

TEXTE : ANNETT HEIDE //ILLUSTRATION : JILL SENFT

Nous pouvons apprendre à gérer avec plus de sérénité les commentaires négatifs au travail. Découvrez six conseils d’experts pour plus de tranquillité et de confiance en soi.

Donnez-vous de l’air

Respirez profondément ! Cette mesure immédiate vous fait gagner du temps et vous évite de réagir sans réfléchir. « Si vous estimez ne pas avoir le sens de la répartie, préparez une phrase toute faite pour les urgences », recommande la conseillère en management Gabriele Maier. « Un exemple : j’aimerais réfléchir à la question. Parlons-en demain. » La gestuelle est aussi importante : une attitude droite et équilibrée permet de rayonner automatiquement la confiance en soi. Cette attitude a, à son tour, un impact positif sur notre bien-être psychologique : « Lorsque je m’assieds bien droite, les épaules en arrière et la tête haute, mon cerveau met plus de ressources à disposition. »

Valorisez-vous

Les jeux de rôle sont un bon outil pour entraîner sa capacité critique et s’armer en vue du prochain feed-back. Ne vous attendez cependant pas à un changement de comportement immédiat. Plus la nouvelle réaction est éloignée de la précédente, plus cela prendra du temps a priori. « Il est important de ne pas se dévaloriser », prévient Gabriele Maier. « Il faut éviter de s’apitoyer sur son sort. Dites-vous plutôt : je suis sur la bonne voie. » Écrivez ce que l’autre personne vous a dit, et comment vous auriez pu réagir différemment. Il s’agit d’un exercice tout aussi utile pour revivre l’incident et réfléchir dessus.

 

Stimulez votre testostérone

Associez des phrases motivantes à un objet. Il peut s’agir d’un talisman que vous emporterez avec vous à la réunion. Tenez-le bien pour vous renforcer. Ou collez une image que vous appréciez sur le miroir. Tous les matins, elle vous rappellera de ne pas tout prendre personnellement, et de plutôt vous poser la question : que m’indique une critique acerbe au sujet de mon interlocuteur ? Dans son discours TED, Amy Cuddy, professeure de psychologie sociale à la Harvard Business School, donne un conseil pratique : « Essayez de stimuler votre taux de testostérone deux minutes avant une situation stressante. Faites-le aux toilettes ou à votre bureau », préconise l’inventrice du Power-Posing. « Dites-vous que vous ferez de votre mieux. Adoptez une attitude puissante. Ça fonctionne ! »

Détachez-vous davantage des compliments et des critiques

La spécialiste en psychologie de la personnalité Eva Asselmann nous encourage à analyser la réalité. Que vient-il de se passer ? Qu’a réellement dit mon interlocuteur, et qu’ai-je interprété ? Mais aussi : quel est l’avis des autres personnes présentes ? Dans quelle mesure la critique est-elle pertinente, qu’en penserai-je d’ici un mois, un an, cinq ans ? « On se rend alors parfois compte que la situation n’était pas si grave », indique l’experte. Si vous vous affirmez que vous avez tout réussi dans la vie, votre confiance en vous se renforce : vous avez des amis, réussi des examens, trouvé un logement et un emploi. « Les succès peuvent parfois aussi reposer sur quelque chose de négatif. Par exemple, si mon partenaire m’a quittée, j’ai traversé une période difficile mais je m’en suis bien sortie. »

 

Apprenez à vous affirmer

Cela demande du temps et de la patience. Combien de fois dites-vous « Oui » en pensant « Non » ? La psychologue Eva Asselmann propose un exercice utile : « Prenez quelques pièces dans votre poche droite. À chaque fois qu’une telle situation survient, transférez-en une à la poche de gauche. À la fin de la journée, comptez vos pièces et déterminez quand et combien de fois la situation est survenue, et pourquoi. » Ce type de mise au point vous pousse au quotidien à mieux représenter vos propres intérêts, par exemple à la caisse, quand le client suivant vous houspille. Avec le temps, il vous sera de plus en plus facile de vous affirmer, même au travail.

 

Dites-vous que le problème ne vient pas (uniquement) de vous

Devenez plus résistante psychologiquement. « Les personnes résilientes font mieux la différence entre elles-mêmes et les autres : mon patron n’est pas forcément de mauvaise humeur à cause de moi, peut-être que sa situation à la maison est stressante », illustre Gabriele Maier. Ce faisant, elles perçoivent mieux une situation dans son ensemble : « Vous pourrez alors mieux négocier que si vous ne retenez que la sensation d’être critiquée. » Mais comment devenir plus résistante ? « En repensant aux situations a posteriori. Elles peuvent ne concerner que moi, ou aussi un interlocuteur. Je dois me demander : qu’ai-je ressenti ? Que se passe-t-il dans mon corps ? Qu’est-ce que j’en pense ? » Trois questions qui aident à mieux s’observer.