Qu’est-ce qui vous a poussée à lancer votre entreprise ? Comment est né votre projet ?
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MATHILDE :
« C’est un peu une conséquence du premier confinement. À l’époque, je travaillais à l’étranger. Je venais de passer plusieurs mois en télétravail à la maison. Thomas, un ancien collègue, m’a contactée et m’a proposé qu’on s’associe pour créer le laboratoire. Même si j’avais l’envie de créer quelque chose, je ne m’étais jamais projetée concrètement. J’ai rapidement réfléchi et je lui ai dit que j’étais d’accord à condition de travailler sur la santé des femmes car il y avait un grand vide sur le sujet. Je suis pharmacienne de formation et je trouvais problématique de voir qu’on s’adressait aux femmes comme si nos seules préoccupations étaient esthétiques avec des packagings rose bonbon, des messages sur la cellulite, la minceur, les jolis cheveux alors qu’il y a énormément de femmes qui vivent des souffrances au quotidien, du stress, de petites pathologies à cause de la fatigue, du stress, du surmenage, … »
Comment résumeriez-vous votre entreprise ?
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MATHILDE :
« Le Laboratoire Hollis est un laboratoire de développement nutritionnel. L’idée était vraiment de créer un écosystème à la fois de formules mais aussi de conseils grâce à des livrets qui accompagnent les produits. Notre but est d’améliorer la santé des femmes pour leur permettre d’être au mieux dans leur quotidien et d’éviter tous les petits désagréments qui gâchent la vie, comme le syndrome prémenstruel, le manque de fer, le post-partum, soit tout ce qui peut altérer la qualité de vie des femmes au quotidien. Le nom Hollis vient de ce côté holistique. On a vraiment une approche à 360° à la fois sur les gélules et les livrets, mais également sur la notion de se dire qu’il n’y a pas que le physique. Il y a aussi des émotions, le mental. C’est un tout. Notre mantra est ‘Mille vies dans une vie’. »
Depuis quand existe votre entreprise ? Où en êtes-vous aujourd’hui ? Quel sont vos next steps ?
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MATHILDE :
« Tout est allé très vite. On a débuté à 100 % sur le projet le 1ᵉʳ septembre 2020. Avec Thomas, on est assez fonceurs, on réfléchit, mais quand on se lance on fait les choses à fond. On a travaillé en back up pendant presque six mois et on a sorti les huit premières références le 8 mars 2021 pour la Journée Internationale des Droits de la Femme. On est parti de zéro, il a fallu créer, écrire, monter toute la partie de l’image de marque, fabriquer. Ça a été un grand sprint. Aujourd’hui, on a 10 formules et encore quatre sorties produits prévues cette année, dont la prochaine sur la ménopause. On ambitionne d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires fin 2022, avec le recrutement de quatre à six collaborateurs, surtout des commerciaux mais aussi pour le siège car on est trois actuellement et c’est sportif. On compte aussi déployer notre présence en pharmacie sur tout le territoire français afin d’avoir, avec le site Internet, deux canaux de distribution complémentaires. En ce moment, on est disponible dans environ 120 pharmacies. »
Qu’attendez-vous du programme Shes’ Mercedes ?
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MATHILDE :
« D’être dans l’échange, dans le côté humain, de rencontrer des personnes inspirantes. La première des choses, c’est de pouvoir s’ouvrir à d’autres femmes qui ont déjà un peu brisé le carcan, qui se sont lancées, qui ont osé. De pouvoir s’inspirer et d’échanger sur leurs expériences, leurs parcours de vie, les difficultés. C’est vrai que le nom La Ligne Droite me parle beaucoup parce que le chemin de l’entrepreneuriat est semé d’embûches, de détours. Et le fait de discuter avec des femmes qui sont passées par là peut nous permettre d’éviter des écueils, pas forcément d’aller plus vite, mais d’éviter des détours. C’est vraiment l’aventure humaine qui m’a séduite ainsi que les valeurs qui sont proposées : le côté humain, la sororité, la synergie, … Autant de choses qui me parlent. Toutes les mentores sont des femmes avec beaucoup d’aura et de prestance. Je suis ravie d’avoir la chance d’être mentorée par Isabelle Rabier, entrepreneure accomplie, dont le parcours et la réussite sont une vraie source d’inspiration pour moi. »
Quels sont les sujets que vous souhaitez particulièrement travailler avec votre mentore ?
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MATHILDE :
« Je dirais la confiance en soi. C’est vrai que j’ai un associé, mais je suis la partie émergée en termes de communication. Donc, je sais que demain il faut que je sois en capacité de représenter notre entreprise dans les médias, mais aussi en termes d’image et de valeurs. Parmi les mentores du programme She’s, plusieurs sont dans la même situation, c’est intéressant de savoir comment arriver à porter l’image de la société. Jusqu’où aller ? Moi, je suis très à l’aise quand je suis avec mes clients ou avec les pharmaciens mais, les médias, c’est un autre monde qu’on doit maîtriser pour grandir. J’ai besoin d’avoir des clés, les codes pour ne pas commettre d’impair et progresser dans ce domaine. »
Qu’est-ce qui rend le programme She’s Mercedes unique selon vous ?
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MATHILDE :
« En dehors du fait que c’est vraiment dédié aux femmes, il y a cette notion d’audace. J’ai longtemps eu un syndrome de l’imposteur. Je ne me serais pas forcément lancée si on ne m’avait pas mis le pied à l’étrier. Je crois que ce qui nous freine beaucoup, c’est cette peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être capable. Le programme est hyper intéressant parce qu’il permet justement à des femmes de franchir ce cap, de porter ce message-là. Je trouve que c’est très inspirant et que c’est un juste retour des choses. Si je peux humblement contribuer à permettre à des femmes d’oser, de se lancer et d’y aller, j’en suis heureuse ! »
Quel était votre état d’esprit pour cette retraite de 2 jours, qu’en attendiez-vous ?
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MATHILDE :
« J’étais super excitée de rencontrer toutes les personnes présentes, des connexions entre nous, des échanges hyper riches et très simples. J’ai senti qu’on était dans le vrai, pas dans une opération de communication. J’étais très contente de découvrir plein de nouvelles choses, les films, les photos, … Ce sont de nouvelles expériences professionnelles hyper stimulantes. Et puis, c’est aussi un luxe extraordinaire d’avoir une coupure de deux jours dans ton quotidien. Quelle chance, en tant qu’entrepreneure et en tant que femme, d’avoir cette pause loin de ton univers, d’oublier tes machines, la gestion des plannings et des mails, … »
Comment vous voyez-vous, vous et votre entreprise, dans 2 ans ? Comment envisagez-vous le futur de votre entreprise ?
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MATHILDE :
« Dans deux ans, on a l’ambition d’être présent vraiment partout en France, de pouvoir être en pharmacie de Lille jusqu’à Marseille sur un maillage national. On souhaite aussi avoir recruté en interne sur les fonctions support, que ça soit sur la communication, le scientifique, des sages femmes aussi. On aimerait également pouvoir se lancer à l’international et aller chercher d’autres marchés. Nous souhaitons devenir le leader de tout ce qui est santé féminine et de micro nutrition avec une gamme de produits qui va couvrir des premières règles jusqu’à après la ménopause, le syndrome des ovaires polykystiques, l’endométriose. On souhaite vraiment pouvoir apporter des réponses qui n’existent pas aujourd’hui sur certaines pathologies complètement mises de côté parce que pas intéressantes, pas rentables, pas suffisantes en termes de part de marché. »
Les 3 conseils de Mathilde
- Oser essayer
« Il ne faut pas hésiter à se lancer, de toute façon même un échec est un apprentissage. C’est très français, cette peur de l’échec, d’être humiliée. Moi, ce que je me suis beaucoup dit, c’est qu’au pire tu te plantes et c’est de l’ego. Donc, ce n’est pas grave. C’est le premier pas qui est le plus dur, mais après il faut passer la première. » - S’entourer de personnes complémentaires
« Il est important de bien s’entourer, de préparer les choses, de prendre son temps. Moi, j’ai de la chance d’être avec un associé très complémentaire avec moi, qui est très dans la structure, l’administratif, le financier. Il ne faut pas avoir peur de s’entourer de personnes très différentes de soi, complémentaires. » - Anticiper l’équilibre souhaité
« C’est aussi important de réfléchir à la place que l’entreprise prendra dans votre vie, ce qu’on veut en faire, si c’est prioritaire par rapport à votre vie de famille. Certaines femmes sont prêtes à travailler 20 heures sur 24 et c’est super, mais on peut aussi tout à fait être entrepreneure et aller chercher son enfant à 17 heures. Tout est possible. Mais il ne faut pas subir les choses. Parce qu’on peut vite tomber dans un engrenage où on ne maitrise plus rien. »