Imagine | 3 May 2022

Quand les Mercedes profilées défiaient l’aérodynamique

En 1937, la Mercedes-Benz W 25 excellait sur le circuit de l’Avus à Berlin

TEXTE : THOMAS MORALES // PHOTOS : MERCEDES-BENZ AG

Le musée Mercedes-Benz met à l’honneur la voiture de course Mercedes-Benz W 25, dont 3 exemplaires ont participé à la course de l’Avus en 1937. Coup d’œil dans le rétroviseur sur les performances encore incroyables aujourd’hui de cette voiture de course célèbre pour sa carrosserie profilée.

380 km/h en vitesse de pointe

Il y a 85 ans, Mercedes-Benz décrochait des records de vitesse sur le circuit de l’Avus à Berlin. Le Musée de Stuttgart conserve ce témoignage d’une époque où les voitures de course inventaient déjà des solutions techniques et aérodynamiques pour aller toujours plus vite. La Mercedes-Benz W 25 Avus est reconnaissable à sa carrosserie profilée et à sa couleur caractéristique. Cette monoplace au profil argenté semble fendre l’air. Elle a été conçue pour n’opposer aucune résistance aux éléments. Avec ses courbes fluides et ses surfaces incurvées, elle revêt une combinaison qui moule ses formes. Les ingénieurs ont cherché les meilleures options comme ces astucieux passages de roue avant et arrière protégés. On dirait un galet admirablement poli par le travail à la main des carrossiers. Ce fuselage visionnaire lui procurait des performances presque irréelles. Dans les lignes droites, les voitures pouvaient atteindre près de 380 km/h.

Inspiration futuriste sur le podium

Les trois voitures de course profilées ont été les véritables stars de l’Avus en 1937. Le public venu nombreux a été subjugué par leur ligne ultramoderne et leur suprématie sur le podium.  Rudolf Caracciola a remporté la première course préliminaire. Manfred von Brauchitsch a décroché la deuxième avec le véhicule exposé au musée Mercedes-Benz. Mais le grand vainqueur de la course principale fut Hermann Lang. Il faut rappeler que seule la tête des pilotes pouvait être vue. En effet, un couvercle en tôle profilé articulé à l’avant était rabattu sur le cockpit faisant ainsi disparaître les épaules et les bras du conducteur. La protection contre le vent était assurée par un déflecteur composé de trois petites vitres montées sur le volet. Hermann Lang écrivit beaucoup plus tard ses impressions de conduite à très haute vitesse : « Si je regardais à droite, j’avais l’étrange impression d’enfoncer un mur vertical ; si je regardais à gauche, il me semblait voir, au fond de moi, une mer de visages remplissant l’intérieur de la courbe ».