Parfois, il faut retourner à ses racines pour savoir comment on veut façonner le monde. Ce fut le cas d’Amy Denet Deal. Cette femme de 57 ans est originaire du peuple indigène qui s’appelle lui-même Dineh, mais qui est aussi connu sous le nom de Navajos. Ayant grandi dans une famille adoptive, elle est partie à la recherche de sa mère biologique. Elle s’est aperçue que, pour comprendre sa culture, elle allait devoir se rendre dans la réserve navajo répartie entre l’Utah, l’Arizona et le Nouveau-Mexique. Elle a vendu presque toutes ses possessions, concentrant sa vie sur l’essentiel. « J’ai passé beaucoup de temps dans la nature et j’ai écouté la terre et les gens. Cela m’a rendu beaucoup plus heureuse qu’être au sommet de ma carrière. »
Nouvelle philosophie de vie
Des années auparavant, elle avait commencé à se poser des questions sur son métier de styliste pour une marque connue de vêtements de sport. « Le matin, j’emmenais ma fille au Farm Camp afin qu’elle apprenne à s’occuper des terres. Et de retour à la maison, je travaillais sur des esquisses pour une marque de fast fashion. J’avais l’impression d’être une mauvaise mère. » Des années plus tard, en 2015, Amy fonda son label 4Kinship (auparavant nommé Orenda Tribe), qui insuffle une vie nouvelle à d’anciens textiles, par exemple en les reteignant. Elle crée ainsi de nouvelles pièces uniques. Les productions de série sont très rares ; elle tient à travailler de manière durable.
Pour Amy Denet Deal, sa profession est un engagement envers la communauté Dineh. L’an dernier, grâce à différentes actions, dont un concert de bienfaisance avec la chanteuse de folk Jewel, elle a pu collecter des dons à hauteur de plus de 800 000 dollars pour les habitants de la réserve. Actuellement, Amy travaille sur un projet de construction d’un skatepark dans la région de Two Grey Hills, pour une communauté manquant d’installations sportives et d’espaces de rencontre. « Nous voulons faire quelque chose pour aider les enfants à améliorer leur santé physique et psychique après l’isolement dû à la pandémie », explique-t-elle. Le terme « Communauté » n’est d’ailleurs pas pour elle qu’un mot parmi d’autres : c’est une vraie philosophie de vie.
Découvrez également
les portraits d’autres pionnières :