Drive | 9 Apr 2021

Viva México !

Une Classe G repeinte selon la tradition mexicaine

TEXTE : ERNESTO ESCOBEDO // PHOTOS : CESAR DURIONE (COMA)

Jacobo et María Ángeles, deux artistes indigènes, ont peint une Classe G dans le style coloré des Zapotèques. Un projet unique qui réunit la tradition mexicaine et une icône de l’automobile…

Un mythe, sans aucun doute. Le témoignage d’un savoir-faire artisanal impressionnant. Non, il ne s’agit pas encore de la Classe G (ça viendra) mais des œuvres d’art colorées réalisées par les Zapotèques. Lorsqu’un enfant vient au monde dans les montagnes isolées du sud du Mexique, il reçoit un « animal compagnon » en fonction du jour et de l’année de sa naissance. C’est son nahual, une créature mythique qui fusionne avec l’âme du nouveau-né et devient un esprit protecteur. Il se présente sous la forme d’un animal sacré dont le destin est lié à celui de la personne.

Du Mexique aux Oscars

Aujourd’hui, ces animaux sacrés sont généralement immortalisés sous forme de figurines sculptées dans le bois d’un arbre à copal, peintes ensuite de motifs précolombiens à l’acrylique. Dans la région de Oaxaca, cette forme d’artisanat traditionnel génère des revenus pour des centaines de familles.

L’une d’entre elles est récemment devenue célèbre au-delà des frontières de Oaxaca. Jacobo et María Ángeles font partie des artistes qui ont été choisis pour concevoir l’univers visuel du film Coco, énorme succès des studios Pixar qui a été récompensé par deux Oscars en 2018, et faire ainsi connaître au monde entier leurs traditions locales.

 

Un partenariat original

Pour aller de Oaxaca de Juárez, capitale de l’État de Oaxaca, à San Martín Tilcajete, il faut environ une demi-heure. Dans cette petite ville, le travail de la plupart des habitants consiste à sculpter les figurines de nahual traditionnelles dans le bois. Au fil des siècles, San Martín Tilcajete est devenu un important centre d’artisanat.

L’alliance récente et si réussie entre le divertissement et la tradition locale a motivé Mercedes-Benz Mexique à explorer la région avec un objectif précis : souligner la robustesse d’une Mercedes légendaire, la Classe G, qui vient de fêter ses 40 ans. L’idée était de repeindre un véhicule de façon traditionnelle. Jacobo et María Ángeles ont été contactés pour couvrir une Classe G de motifs zapotèques colorés. Une façon originale de rendre hommage à l’artisanat local séculaire comme au caractère infatigable de la Classe G.

La voiture

La Classe G colorée devant l’Ex-Convento de Santo Domingo dans le centre-ville de Oaxaca.

L'artiste

Jacobo Ángeles dessine les premières esquisses dans son atelier.

La peinture

L’artiste colorie minutieusement les motifs avec un pinceau ultra fin.

Un aigle, un serpent et un jaguar protecteurs

Pour mener à bien ce projet, il aura fallu l’application d’une base acrylique et d’une couche protectrice de peinture automobile, un peu plus de six mois et, surtout, le talent de huit autres artistes. « Nous avons fait un lien entre les trois pointes des étoiles et les trois puissances mythiques de la culture zapotèque. L’aigle (vent), le serpent (enfer) et le jaguar (terre). Ils sont tous des protecteurs des êtres humains. Et puis nous avons laissé l’inspiration nous guider pour les motifs », explique Jacobo tout en souriant à l’évocation de ce projet. Il sait qu’historiquement l’étoile à trois branches de Mercedes-Benz représente les moteurs que l’entreprise produisait à ses débuts. C’est-à-dire des moteurs pour le transport aérien, maritime et terrestre.

Concrètement, cette interprétation inspirée de la symbolique zapotèque signifie que le jaguar, qui représente la terre, donne à la Classe G la puissance et le courage pour le voyage magique qui l’attend. Sur le capot et les projecteurs, les yeux des deux autres animaux veillent sur le véhicule. Cette œuvre d’art combine des motifs précolombiens aux couleurs nationales mexicaines, le jaune, le noir et le rouge. Les motifs du toit reprennent le drapeau des peuples indigènes d’Amérique mélangé à des éléments de drapeau du sport automobile – auquel Mercedes-Benz est étroitement liée.

 

Savoir-faire traditionnel et durable

Hommes et femmes ont collaboré sur cette œuvre. Ils se sont servis de pigments similaires à ceux employés pour les figurines en bois, tirés du champignon du charbon du maïs (huitlacoche) ou des cochenilles vivant sur les cactus. Les artisans de Oaxaca travaillent de façon durable. Le bois qu’ils utilisent provient d’arbres tombés ou abattus, qui sont en permanence replantés dans le cadre de différents programmes régionaux de reforestation.

Afin de mettre à l’honneur ce savoir-faire artisanal, nous avons entrepris un voyage de Mexico jusqu’au centre-ville de Oaxaca. Nous avons roulé à travers les larges rues de la capitale mexicaine, puis sur les longues autoroutes du pays et sur les vieilles routes de campagne. Nous avons traversé d’interminables champs de maïs, des plantations d’agave d’un vert intense et des villages idylliques. Comme tous les touristes qui visitent cette partie du pays, nous avons été émerveillés par la richesse des traditions locales. Partir à la découverte du monde et l’explorer avec curiosité. Voilà exactement ce qu’offre la Classe G depuis la naissance du premier modèle il y a quarante ans.